alcôve n. f.
〈Lyon, Loire (Roanne, Saint-Étienne)〉 usuel "pièce de petites dimensions située dans le prolongement d’une autre, dans l’habitat
traditionnel, qui ne reçoit d’éclairage que par cette dernière et sert habituellement
de chambre à coucher".
1. L’appartement était vaste : […] la grande pièce baptisée « salle à manger », ornée de magnifiques boiseries, mais malheureusement si sombre qu’on ne pouvait
y vivre sans la lumière électrique ; deux larges alcôves pouvaient contenir chacune un lit de milieu, portes fermées. (M. Bailly, Le Piosou, 1980, 113.)
2. Ils trouvèrent enfin dans une rue voisine une sorte de logis misérable, une seule
pièce avec une alcôve, une minuscule fenêtre ouvrant au nord et pour tout paysage le mur de l’immeuble d’en
face […]. (M. de Certeau et al., L’Invention du quotidien, 1994 [1980], t. 2, 58.)
3. Lyon 6 prox Gare Brotteaux. T2 dern ét. asc. 1 cuisine, 1 ch, séj av alcôve, chauff ind gaz […]. / Lyon 9 prox Fourvière ds imm anc calme appt 50 m2, 2e ét, cuis, séj, T gde alc, sdb […]. / 2 Sala imm bourg. gd F2/3 78m2 cheminées parq cuis éq wc ind beau séj 2 ch alcôve […]. (Le Progrès, éd. Lyon, 28 novembre 1997, n.p.)
■ remarques. « L’alcôve est typique des anciens appartements lyonnais. C’est une réalité qui a tendance
à disparaître de l’environnement moderne : les appartements plus récents n’en possèdent
pas et les alcôves (qu’on trouvait également dans les cuisines où elles servaient
de rangement) sont généralement démolies lorsque les appartements sont rénovés » (J. Serme).
◆◆ commentaire. Ce sens, bien distinct de celui de fr. standard alcôve "enfoncement pratiqué dans une chambre pour y placer un lit" (dep. 1646, Boisrobert, DDL 1), ne paraît pas avoir été relevé dans la lexicographie
générale ou régionale. Il s’agit d’un développement par analogie sur le sens du français
général, innovation qui semble, comme le référent, caractéristique de la région lyonnaise,
où elle est attestée dans la Loire dep. 1794 (« deux rideaux d’alcove en indienne » Inventaire à Roanne, dans BouillerRoanne 1998, 7 ; 1827 « dans une alcove, une couchette » Inventaire à Pradines, id.). Ce n’est peut-être pas un hasard si le mot figure dans Molard 1810 (mais simplement
pour une remarque morphologique, « ce mot est féminin »).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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