autour prép.
〈Basse Bretagne〉 fam. Dans les loc. verb. aller / être / faire / venir (ou verbe du même paradigme) autour de qqc. ou qqn "s’occuper de". Stand. fam. être après. – Il est autour de ses pommes de terre (RLiR 42 (1978), 157 ; GallenBÎle 1997, 31).
1. « […] Le lait de la vache que vous avez achetée ne cesse de donner de plus en plus de
crème. C’est un plaisir d’avoir un animal pareil et j’en suis bien fière. Je ne regrette
pas le temps que je passe autour d’elle. » (P.-J. Hélias, L’Herbe d’or, 1982, 163.)
□ En emploi métalinguistique.
2. La tournure est très commode, puisqu’elle permet d’exprimer de façon concise le fait
de s’occuper de quelque chose ou de quelqu’un : Il ne vient pas autour de ses bêtes signifie qu’il « ne prend pas soin de son bétail ». (Y. Le Berre et J. Le Dû, Anthologie des expressions de Basse Bretagne, 1985, 162.)
— Emploi abs. "hanter, être proche".
□ En emploi métalinguistique.
3. Quand on n’a pas vu quelqu’un depuis un certain temps et qu’on veut dire qu’il ne
fréquente plus les lieux, on dit qu’il ne vient plus autour. (Y. Le Berre et J. Le Dû, Anthologie des expressions de Basse Bretagne, 1985, 162.)
◆◆ commentaire. Les mêmes locutions ont été relevées dans le français de la Seine-Maritime au 19e siècle (« être autour, être occupé à » DecordeBray 1852 ; av. 1885, MazeHavre 1903) ; elles sont aussi de quelque usage
dans le français de Belgique (v. Belg 1994 et Hanse 1994) et de Suisse romande (dep.
1734 à Neuchâtel, dans Pierreh ; GPSR), où elles s’expliquent par un glissement sémantique
analogue à celui qu’on observe en français fam. pour la locution être après. Mais il s’agit plus probablement ici d’un calque de bret. beza en-dro, littéral. "être autour de" ou ober en-dro da "faire autour de", attesté en français de Basse Bretagne dep. 1925 (« Faire autour des malades » Esnault).
◇◇ bibliographie. EsnaultMétaph 1925, 192 ; BuléonBBret 1927 ; RLiR 42 (1978), 157 ; LeBerreLeDûBret
1985 ; GallenBÎle 1997, 15, 16, 31, 32.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Finistère, 100 % ; Morbihan, 85 % ; Côtes-d’Armor, 65 %
(l’emploi abs. étant respectivement crédité de 55 %, 60 % et 65 %).
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