bonhomme n. m.
〈Yvelines, Essonne, Seine-et-Marne, Seine-Maritime, Orne (est), Basse Bretagne, Loire-Atlantique,
Vendée (vieilli), Indre-et-Loire, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret〉 rural, fam. ou pop. souvent précédé de l’adj. possessif "homme uni à une femme par le mariage". Stand. mari, pop. homme. – Hé ben son bonhomme, il est pas marrant (SimonSimTour 1995).
1. On t’a bien vue hier à Nantes […] toi et ton bonhomme ! (H. Bouyer, L’Éclair, 23 mars 1974, dans BrasseurNantes 1993.)
2. Vous savez qu’y sont déjà v’nus fouiller les maisons […] l’aut’ fois. Et ben, si jamais
y v’naient jusqu’ici, y m’emmèn’raient mon bonhomme. On a déjà assez d’ malheur comme ça… (Cl. Courchay, G. Arnoult, Une petite maison avec un grand jardin, 1980, 194.)
3. Germaine, elle m’a lancé un regard tout à fait navré, impuissante à l’empêcher de
boire, son bonhomme. (A. Boudard, Les Enfants de chœur, 1984 [1982], 221.)
— Comme terme d’adresse. Comment qu’il s’appelait, mon bonhomme, le coiffeur de la rue de Chartres ? (Témoin femme, Nottonville, Eure-et-Loir, ALIFOms).
◆◆ commentaire. Ce sens, pourtant suspect d’être ancien, mais dont Frantext ne fournit pas d’exemple sûr avant 1933 (M. Aymé, La Jument verte), n’est pas pris en compte par la lexicographie générale et n’a été relevé que récemment
dans des glossaires régionaux. Son usage dans l’Ouest et le Centre (il est aussi attesté
au Québec dep. 1837, FichierTLFQ) est peut-être d’une fréquence relativement plus
élevée qu’ailleurs, qui en fait un régionalisme de statut : on relève en effet ce
sens de bonhomme en français populaire, sans marque diatopique (Simonin, 1960, et Vautrin, 1979, dans
Frantext ; J.-P. Manchette, Que d’os !, 1976, 133)a.
a Mais on a cité ici A. Boudard (ex. 3), au bénéfice de sa petite enfance en milieu
rural dans le Loiret.
◇◇ bibliographie. Doillon, décembre 1980, « à Honfleur » ; BrasseurNantes 1993 ; SimonSimTour 1995 ; SchortzSenneville 1998 ; ALIFOms (Yvelines,
Essonne, Eure-et-Loir, est de l’Orne) ; aj. à FEW 4, 455b, homo, où ce sens manque.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Côtes-d’Armor, Essonne, Eure-et-Loir, Finistère, Indre-et-Loire,
Loir-et-Cher, Loiret, Morbihan, Seine-et-Marne, 100 % ; Val d’Oise, 0 %.
|