boucheture n. f.
rural, vieilli
1. 〈Loir-et-Cher, Loiret, Cher, Indre, Allier (nord)〉 "clôture de végétaux, plantation en ligne d’arbustes vivaces, destinée à enclore une
parcelle de terrain". Synon. région. bouchure*.
2. 〈Loir-et-Cher, Loiret〉 "système de clôture construit, excluant les plantations vivaces, et destiné à protéger
une parcelle de terrain". Synon. région. bouchure*.
◆◆ commentaire. Dérivé parallèle de bouchure* (formé sur mfr. boucher "entourer d’une clôture", documenté pour ce sens dep. Moulins 1498) avec infixe ‑et- < -ittu. Le type afr. bochetiau m. "bosquet" (achamp. 1324, Runk, FEW) a pu également influencer cette formation. Attesté dep.
1481 boucheture "action de boucher ; fermeture" (Coutumes de Mehung. Nouvelles Coutumes générales, 333, 928, Gdf, repris dans TLF [= 16e s. « hapax » dans FEW]), le terme est non marqué jusqu’au 19e s. : "se dit de tout ce qui sert à fermer et à boucher un pré, une terre labourable et autres
héritages, pour les conserver et empêcher que les bêtes n’y entrent, comme font les
haies vives, fagots, palis et échaliers, etc." Dictionnaire universel d’agriculture et de jardinage, 1751 ; "tout ce qui sert à boucher un pré, clôture" (Fur 1690 ; Besch 1849 ; Littré), « vx et inusité » (pour 1. et 2. dep. AcC 1842), « terme de campagne » pour 1. (Lar 1899 ; Ø Lar 1928). Aujourd’hui, si l’on relève sporadiquement le terme au sens
"haie (vive)" dans l’Orléanais et le Centre, les attestations écrites contemporaines font défaut,
et les enquêtes partielles laissent deviner un usage médiocre ; boucheture et bouchure* ne paraissant pas se spécialiser sémantiquement pour désigner des réalités différentes
en un même point, l’emploi de boucheture n’apparaît plus guère que comme une survivance.
◇◇ bibliographie. FEW 15/1, 203a, bosk- I 2 b ; JaubertCentre 1864 s.v. bouchure dans la métalangue ; EudelBlois 1905 ; Hubert-Fillay et L. Ruitton-Daget, Glossaire du pays de Sologne, 1933 (2e éd. revue) ; DubuissBonBerryB 1993 ; TLF s.v. bouchure (hist.).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Cher 80 % ; Loir-et-Cher (sud) 65 % ; Loir-et-Cher (nord)
50 % ; Allier 30 % ; Indre 15 %.
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