dégoût n. m.
〈Normandie, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Charente,
Charente-Maritime〉 fam. "mauvais goût (d’un mets, d’une boisson)". Ces conserves ont un dégoût (RézeauOuest 1984).
1. C’est pas qu’il [un vin] est mauvais, mais, au deuxième ras bord, il laisse comme
un dégoût. (H. Bouyer, L’Éclair, 16 décembre 1972, dans BrasseurNantes 1993.)
— Par litote. Ce petit vin n’a pas de dégoût (RézeauOuest 1984).
2. Les yeux se plissent […], le vin coule, les langues claquent.
– C’est bon, l’a pas de dégoût ! (J.-Fr. Bourasseau, Le Rosé de Pissotte, 1988, 24.) — Par méton. du subst. Ce tonneau-là avait un dégoût (BrasseurNorm 1990).
◆◆ commentaire. Cet emploi de fr. dégoût appliqué à un aliment, alors que le terme signifie en fr. standard "manque d’appétit d’une personne envers un aliment" (dep. 1595, Montaigne, v. TLF), semble surtout caractéristique de l’ouest de la France
(Normandie, Centre-Ouest) ; il est attesté dep. 1864 dans le français du Centre (Jaubert).
Il n’est pas pris en compte par la lexicographie générale.
◇◇ bibliographie. JaubertCentre 1864 ; BarbeLouviers 1907 ; VerrOnillAnjou 1908 ; RézeauOuest 1984 et
1990 ; BrasseurNorm 1990 ; BrasseurNantes 1993 ; FEW 4, 343a, gustus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée, 100 % ;
Vienne, 80 %.
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