filocher v.
〈Ain, Rhône〉 pêche.
1. Emploi tr. "sortir un poisson de l’eau avec une épuisette".
1. Sans abandonner de l’œil son appât, mon interlocuteur commence à se raconter : « Je voulais locher un vif mais, finalement, j’ai appâté pour la dandine. Cela m’a réussi
puisque j’ai fait un sandre énorme, qu’un spectateur m’a filoché ». Ouf ! Je me rends compte que sous son allure débonnaire, ce paisible pêcheur cache
un redoutable technicien. (Philippe Roux, « Une passion nommée pêche à la ligne », Le Progrès, 12 avril 1988.)
2. Emploi intr. "confectionner un filet pour la pêche" (FréchetMartAin 1998).
■ remarques. 〈Lyon〉 enfilocher v. tr. "faire entrer un poisson dans une épuisette pour le sortir de l’eau". « – Tu peux parier que c’est une grosse pièce [un poisson], a murmuré l’oncle. Prends
le filochon*… Je vais l’amener doucement… Enfiloche-le par dessous ! » (San-Antonio, Deuil express, 1992 [1954], 23).
◆◆ commentaire. Au sens 1, filocher est enregistré dans la lexicographie régionale en 1926 (Mâcon), mais il est de création
plus ancienne puisqu’on le trouve employé dans des écrits lyonnais de la deuxième
moitié du 19e s. (Jacquier, dans SalmonLyon 1995). Le sens 2 n’a été que récemment relevé dans l’Ain, mais en un sens plus général, filocher "tisser de la filoche [= tissu à larges mailles]" est attesté dep. 1869 (LittréSuppl) ; cf. PuitspeluLyonSuppl 1897 "fabriquer du filet". Enfilocher semble une création du milieu du 20e s. (1945 dans SalmonLyon 1995), probablement formée sur filocher (plutôt que sur filoche, vieux dans le sens "épuisette").
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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