fin2 adv.
I. Modifie un adv. 〈Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise〉 usuel "tout à fait". Il fait fin beau. C’est fin bien comme ça (CartonPouletNord 1991).
II. 〈Bourgogne (spor.), Territoire-de-Belfort, Doubs, Jura〉 usuel
1. au fin dessus loc. adv. "tout en haut, au sommet". Attaché au « fin d’sus » d’un des sapins (R. Vuillemin, La Chasse aux doryphores, 1989 [1973], 270).
1. […] il lui vint l’idée de se lancer sur une glissade dont il restait un sillon sinueux
taillé dans la terre jaune, aux bords recouverts d’herbe.
– Ça ne glisse pas beaucoup. – Faudrait la mouiller […]. – Tous « ceusses » qu’ont envie d’ pisser, sortez les baïonnettes. Allez, jet d’eau ! Commencez au « fin-dessus ». (A. Nicoulin, Les Prisonniers du bacul, 1987, 126.) — Dans la loc. jusqu’au fin dessus. Il a grimpé sur l’arbre jusqu’au fin dessus (DromardDoubs 1991).
2. Un cheval avait du sang lorsque, devant aborder une côte, il se mettait au trot en
dressant la queue et emmenait sa voiture tambour battant jusqu’au fin dessus sans baisser les oreilles. (H. Vincenot, La Billebaude, 1978, 122.)
2. au fin dessus de loc. prép. "tout en haut de, au sommet de". Synon. région. à la cime* de.
— Dans la loc. jusqu’au fin dessus de.
3. Un chant […] d’une grande beauté et qui dut s’entendre jusqu’au fin dessus de notre Montagne […]. (H. Vincenot, La Billebaude, 1982 [1978], 41.)
◆◆ commentaire.
I. On n’a pas relevé ici les tours du type fin prêt ou fin saoûl, inégalement pris en compte par les dictionnaires généraux contemporains, mais qui
appartiennent – comme l’indique GrevisseGoosse 1993, § 954 e 1° – au registre « familier » et ne sont pas diatopiquement marqués ; ils représentent des emplois figés d’un usage
beaucoup plus large en afr. et mfr. Par contre, fin modifiant un adverbe semble caractéristique de quelques aires du français du nord
de la France ; il se prolonge en Suisse romande (v. GPSR).
II. Absent des dictionnaires généraux contemporains et peu pris en compte par les relevés
régionaux, ce tour semble en usage seulement dans le français de Bourgogne et de Franche-Comté
(avec prolongement en Suisse romande : Pierreh, GPSR).
◇◇ bibliographie. (I) CartonPouletNord 1991 ; aj. à FEW 3, 562b, finis (où ce tour manque). – (II) RobezVincenot 1988 ; DromardDoubs 1991 et 1997 ; TrouttetHDoubs 1991, 42 ; FEW loc. cit.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (I) Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme, 100 %. (II) Doubs, 100 % ; Jura 65 % ; Territoire-de-Belfort, 30 %.
|