fœhn n. m.
〈Moselle (est), Alsace〉 usuel "sèche-cheveux électrique".
□ En emploi autonymique.
1. – […] J’ai pris mon sèche-cheveux.
– Moi, je dis mon fœhn. – Comment ça s’écrit ? – Sans doute d’une autre façon [que fœhn "vent"]. – Ah ! vous êtes mon dictionnaire ! (Deux dames, env. 75 ans, l’une Alsacienne, l’autre pas, Strasbourg, bus de la ligne 6, 24 octobre 2000.) ■ dérivés. fœhner v. tr. "sécher à l’aide d’un fœhn". Je vous les fœhnes ? (Coiffeur strasbourgeois, env. 35 ans, mai 2000). « D’apparition relativement récente » en Suisse romande (DSR 1997), fœhner est également en usage dans l’est de la France, où il est cependant moins employé,
selon les enquêtes, que fœhn.
◆◆ commentaire. Réputé caractéristique du français de la Suisse romande (TLF ; Rob 1985 ; NPR 1993-2000 ;
DSR 1997), ce trait est également bien implanté dans le français d’Alsace et de la
Lorraine germanique (cf. Lar 2000 « région. ou Suisse »), où il est malheureusement sans exemple écrita et absent des relevés régionaux. Il s’agit d’un emprunt à l’all. Föhn, sous la variante graphique foehn, de même sens, qui « serait attesté depuis le début du [20e s.] siècle (sous la forme Fön), d’abord comme nom de marque (Kluge22) » (DSR). Le fr. standard ne connaît que le sens de base, "vent du sud, sec et chaud, qui souffle dans les vallées septentrionales des Alpes", lui aussi emprunté à l’all., dep. 1867 dans le français de Suisse romande (fœn, PierrehSuppl) et dep. 1810 (feune) dans le français de France.
a Le seul exemple fourni par la documentation est impossible à situer, en l’absence
de toute précision géographique : « Les séchoirs à main utilisés en coiffure pour hommes, et pour le brushing en coiffure
pour dames, sont quelquefois appelés “fœhn” [sic, au sing.], ce qui est leur dénomination courante dans les langues germaniques [mais
non en anglais] » (P. Aguantadero, « Éléments du vocabulaire actuel des coiffeurs pour dames en France », Les Mots en liberté, juillet 1977, 17).
◇◇ bibliographie. DSR 1997 (avec bibliographie) ; aj. à FEW, 15/2, 161b.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Bas-Rhin, Haut-Rhin 100 % ; Moselle (est) 90 %. (fœhner) Bas-Rhin, 85 % ; Moselle (est), 30 % ; Haut-Rhin, 10 %.
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