gentil adj.
〈Normandie, Haute-Bretagne〉 usuel faire gentil à qqn loc. verb. "se montrer aimable avec qqn".
1. Ils avaient bien une nièce… même qu’elle leur faisait gentil à chaque fois qu’elle venait. Des « Bonjou [sic], mon oncle ! » Des « Bonjou, ma tante ! » Fallait voir ! Elle en aurait plutôt fait de trop et on se rendait bien compte que
ce qu’elle visait, c’était le bien […].
– Elle a beau nous faire gentil et nous montrer bonne mine […], elle n’aura pas notre bien. Nous en causerons au notaire : il sera de bon conseil. (R. Dubos, Histoires normandes, 1978, 76 et 78.) 2. Le Parisien, celui-là qui a une résidence secondaire dans notre commune, a commencé
à faire gentil à quelques-uns des propriétaires à l’approche de l’ouverture, parce que ce n’est pas
sur le peu de bien qu’il a acheté […] qu’il aurait bien de la place pour traîner ses
bottes pour chasser. (R. Dubos, Histoires normandes, 1978, 110.)
— En part. (d’un enfant) "être sage, calme, poli". Fais gentil avec lui (BlanWalHBret 1999).
◆◆ commentaire. Cette construction est absente des dictionnaires généraux du français et de FEW 4, 110b-111a, gentilis ; elle ne semble pas documentée à date ancienne. On la rapprochera du tour vieilli
du fr. standard se faire gentil "se montrer aimable" (Journal des Goncourt, 1863, Frantext).
◇◇ bibliographie. LepelleyBasseNorm 1989 ; LepelleyNormandie 1993 ; BlanWalHBret 1999.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Basse-Normandie, 85 %.
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