messe n. f.
I. 〈Moselle (est), Alsace〉 lire la/une messe loc. verb. spor. "célébrer la/une messe". Stand. célébrer, dire la/une messe.
1. L’heure de célébrer la « bonne nouvelle » approche, la sainte famille rejoint le chœur de l’église de Ferrette où le curé doyen
Albert Ketterer va lire une messe de minuit dans la joie… et quelques bêlements irrépressibles ! (Dernières Nouvelles d’Alsace, éd. Strasbourg, 22 décembre 1995, RE 2.)
2. Malgré sa retraite, il reste très actif comme prêtre : il est l’aumônier de l’Hôpital
de l’Altenberg au Col de la Schlucht ; il maintient de nombreux contacts avec des
paroisses allemandes où il lit fréquemment des messes en allemand et en alsacien. (Dernières Nouvelles d’Alsace, éd. Strasbourg, 5 octobre 1996, TE 2.)
II. vieillissant.
1. messe de huitaine/de neuvaine loc. nom. f. "messe célébrée à l’intention d’un défunt, une semaine environ après son enterrement".
— messe de huitaine 〈Bretagne, Centre-Ouest, Provence, Landes, Gironde.〉
3. […] la famille remercie très sincèrement toutes les personnes qui, par leur présence,
l’envoi de fleurs et de cartes, l’offrande de messes, se sont associées à sa peine.
/ La messe de huitaine sera célébrée dimanche 16 mai, à 11 h, en l’église de Dirinon [Finistère]. (Le Télégramme de Brest et de l’Ouest, 14 mai 1999, éd. Brest, 19.)
— messe de neuvaine 〈Gard, Hérault, Haute-Garonne, Aveyron.〉
4. Thèrèse […] écrivit à ma mère pour la prévenir du décès mais, étant donné les circonstances,
celle-ci ne put se rendre aux obsèques ; toutefois elle fit savoir qu’elle ferait
son possible pour assister à l’une des messes de neuvaine qui seraient dites à l’intention de la défunte. (M. Maldinier, Mon enfance dans les Monts de Lacaune, 1996 [1984], 19.)
5. Sauveterre de Comminges […] Madame X, ses enfants et petits-enfants, très touchés
des marques de sympathie qui leur ont été témoignées lors du décès du docteur X, prient
toutes les personnes qui se sont associées à leur peine de bien vouloir trouver ici
leurs sincères remerciements. / Une messe de neuvaine sera célébrée le dimanche vingt-cinq août 1996, à neuf heures, en la chapelle de
Bruncan. (La Dépêche du midi, éd. Grand Toulouse, 20 août 1996, 19.)
6. La tenue de deuil n’apparaît pas le jour de l’enterrement, pour des raisons pratiques :
les habits de deuil ne sont pas prêts. « Il fallait le temps d’en acheter, de faire teindre les vêtements qu’on avait. La famille
étrennait son deuil pour la messe de neuvaine. » (R. Domergue, Des platanes, on les entendait cascailler, 1998, 181.)
7. La famille remercie tout particulièrement ses amis […], le médecin […] pour leur gentillesse
et leur profond dévouement. / Une messe de neuvaine sera dite le dimanche 3 octobre 1999, à 11 heures, en l’église de Saint-Guilhem-le-Désert.
(Midi libre, éd. Montpellier, 23 septembre 1999, 29.)
— Par ellipse.
8. La tante du Lot, venue pour « la douloureuse circonstance » a bien voulu, parce qu’elle en a l’habitude, tuer les jeunes coqs et les vieilles
poules pour nourrir la famille au grand complet […]. Le repas de la neuvaine a été copieux et digne, comme il se doit. (J. Jaussely, Deux saisons en paradis, 1979, 202.)
2. 〈Lorraine〉 messe de quarantaine loc. nom. f. "messe célébrée à l’intention d’un défunt, une quarantaine de jours après son enterrement".
9. Une messe de quarantaine sera célébrée dimanche dix septembre, à onze heures, en l’église de Bulligny [Meurthe-et-Moselle],
en la mémoire de Monsieur André Martin […]. (L’Est républicain, éd. Nancy, 9 septembre 2000, 620.)
◆◆ commentaire. Absent des dictionnaires généraux du français contemporain, ces faits sont pratiquement
passés sous silence dans les relevés régionaux ; seule une enquête d’ensemble permettrait
de dessiner les aires des lexies sous II (et éventuellement d’en collecter d’autres,
ainsi messe du souvenir, qui tend à les remplacer ici et là).
I. est un calque d’all. die (heilige) Messe lesen ; absent de FEW 5, 242b, legere et 6/2, 171b-172a, missa.
II.1. M. Wiedemann MélJeune 1990, 379 (cite Mauriac, 1941 « la célébration de ce qu’on appelle en Gironde la messe de huitaine ») ; BoisgontierAquit 1991 messe de huitaine « expression très usuelle, apparaît régulièrement dans les rubriques nécrologiques des
journaux » ; messe de huitaine « courant en Provence partout », comm. de Cl. Martel ; absent de FEW 6/2, 171b-172a, missa et 7, 208a, novem et 306b, octo.
2. Ce type, particulièrement en usage en Lorraine (enregistrée par le seul TLF, avec
la mention « En Lorraine », dep. 1952), a aussi été relevé sous la forme caranteno dans le patois de St-Pierre-de-Chignac (Dordogne) en 1927 (FEW), qui est un emprunt
au français. On peut donc supposer que la lexie a connu naguère un usage dans diverses
régions, mais elle ne semble pas avoir jamais appartenu au français général ; quarantaine a été employé au 16e s. dans un sens proche "service et prière que l’on faisait pour un mort pendant 40 jours qui suivaient le
décès" (Brantôme ; Cotgr 1611, dans FEW). – Aj. à FEW 2, 1391b, quadraginta.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (I) Bas-Rhin, 100 % ; Moselle (est), 65 % ; Haut-Rhin, 60 %. (II) Ø.
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