peureux, ‑euse adj.
〈Loir-et-Cher (sud), Indre, Cher, Allier, Saône-et-Loire, Loire (Saint-Étienne), Hautes-Alpes,
Gard, Hérault, Aude, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Aveyron, Lozère,
Haute-Loire (Velay), Creuse, Corrèze, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées,
Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉 [En parlant d'un lieu] "qui inspire la peur". Ce chemin, le soir, est peureux (MichelCarcassonne 1949, 13).
1. […] la lune qui entrait par la lucarne me disait : « Va, petit, le chercher ton père, va… la vieille rue profonde, quand j'y suis, n'est
point peureuse […]. » (Ph. Valette, Mon Village, 1947, 77.)
2. Oui, mais c'était un peu isolé, un peu peureuxa, et pour une femme, vous comprenez ? Alors j'ai trouvé quelque chose à l'Arsenal.
(N. Ciravégna, Le Pavé d'amour, 1975, 117.)
a En note : Une façon de parler locale qui signifie « faire peur » et non pas « avoir peur » – et à traduire par effrayant.
3. – C'est ça, l'école communale ? dit la demoiselle […].
– Ça paie pas de mine, mais vous vous y plairez, le temps de vous y faire. C'est un peu peureux pour une jeune fille seule, mais faut pas craindre. (M. Peyramaure, L'Orange de Noël, 1996 [1983], 18.) 4. La rue était déserte, un peu solennelle, presque « peureuse » avec ses terrains vagues. (M. Rouanet, Nous les filles, 1990, 105.)
◆◆ commentaire. Sous diverses formes, peureux "effrayant" est attesté dep. l'afr. jusqu'au 16e siècle (FEW) mais la lexicographie générale ne lui donne pas d'autre postérité. Ce
sens est pourtant resté usuel, essentiellement dans la partie méridionale de la France
(à l'exception du Sud-Est), aussi bien en français que dans les dialectes.
◇◇ bibliographie. JBLGironde 1823, 113 ; Pourrat 1922 et 1925 bois peureux (Frantext) ; MichelCarcassonne 1949, 13 ; SéguyToulouse 1950 ; LouradourCreusois 1968, 129 ;
EscoffStéph 1976, 366 ; RLiR 42 (1978), 180 ; BoisgontierAquit 1991 ; CampsLanguedOr
1991 ; BoisgontierMidiPyr 1992 ; GermiChampsaur 1996 ; ValMontceau 1997 ; QuesnelPuy
1999 ; MoreuxRToulouse 2000 « semble connu de la majorité des plus de 40 ans » ; FEW 8, 87b, pavor.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Aveyron, Gers, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Tarn-et-Garonne,
100 % ; Gard, 90 % ; Allier, 80 % ; Tarn, 75 % ; Hérault, Indre, Landes, 65 % ; Aude,
Gironde, 60 % ; Ariège, Haute-Garonne, 50 % ; Cher, 40 % ; Loir-et-Cher (sud), 30 % ;
Lot-et-Garonne, 20 % ; Hautes-Pyrénées, 0 %.
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