reuz [ʁøs] n. m.
〈Basse Bretagne〉 fam. "tapage, agitation, entraînant parfois des déprédations". Il y a eu du reuz avec* eux toute la nuit (LeBerreLeDûBret 1985, 155 ; GallenBÎle 1997, 13). Stand. fam. boucan, pop. bordel.
— faire du reuz loc. verb. "chercher querelle". Vous faites du reuz avec* ça, par exemple ! (PichavantDouarnenez 1978)
1. La patronne consulta la pendule Martini accrochée au mur entre deux photos et s’exclama :
– Mon pauvre Lanig, tu sais bien que si tu ne rentres pas en vitesse, dans cinq minutes ta vieille sera là à faire du reuz ! Ta soupe t’attend ! – La soupe à la grimace, maugréa le vieux en boutonnant son caban. Dommage, mais là où la chèvre est attachée il faut qu’elle broute. (J. Failler, Marée blanche, 1996 [1994], 48-49.) 2. Alors ? Ça va mieux que hier soir ?… Quel reuz vous avez fait ici… C’est pas permis…(L. Poënot, Ch. Kerivel, Douarn’ Stories, 2000, 24.)
◆◆ commentaire. Emprunt au bret. reus "bruit, tumulte" (Troude 1876), le mot est signalé dep. 1910 dans le français de Quimper ; il est
absent des dictionnaires généraux du français.
◇◇ bibliographie. KervarecQuimper 1910 « reus : bruit, train » ; RLiR 42 (1978), 183 (Bretagne celtique) ; LeBerreLeDûBret 1985, 155 ; PichavantDouarnenez
1978-1996 ; GallenBÎle 1997, 13 ; un article reuz manque au FEW.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Finistère, 90 % ; Côtes-d’Armor, 65 % ; Morbihan 0 %.
|