rue n. f.
〈Moselle (est), Alsace〉 rue principale loc. nom. f. usuel "rue la plus importante d’un village". Stand grand-rue.
1. Jos roulait très vite […]. Il tourna rapidement à droite sur un coteau et l’on vit
apparaître le clocher d’une église. La route devint la rue principale. La voiture longea les maisons de bois bien alignées. (G. Pudlowski, Le Voyage de Clémence, 1987, 181.)
2. À La Petite Pierre, ce dimanche, la rue principale s’est transformée en marché de Noël. On pouvait côtoyer de drôles de personnages,
tout droit issus des contes d’enfance. (Dernières Nouvelles d’Alsace, éd. Strasbourg, 18 décembre 1998, LO 4.)
◆◆ commentaire. Si rue principale appartient au français de référence, la fréquence de cette lexie dans le français
d’Alsace et de Lorraine germanique est notable (y compris dans l’odonymiea, où le français « de l’intérieur » emploie Grand-Rueb) et ne s’y explique guère autrement que comme un calque d’als. Häupt Stross, all. Hauptstrabe, de même sens. Cet emploi est sans doute facilité par l’importance, dans bon nombre
de villages alsaciens (les « villages-rues ») de cette rue, de chaque côté de laquelle sont disposées les maisons du village.
Ce régionalisme de fréquence n’est pas été signalé dans les relevés régionaux français
de l’Est ; Ph. Husser, Journal d’un instituteur alsacien (1914-1951), 1993 [1989], 332, en fournit un exemple pour l’année 1927 : « […] à Sainte-Croix-en-Plaine. La rue principale y est tout à fait convenable. Lorsqu’on
pénètre dans des rues adjacentes, on découvre une saleté répugnante, du purin et du
fumier. » Au Québec, rue principale est également courant (FichierTLFQ), sous l’influence possible de l’angl. main street.
a V., par ex., s.v. cuisine, ex. 2.
b Grand Rue, nom d’une importante artère strasbourgeoise n’est pas un contre-exemple, cette dénomination
étant en l’occurrence un calque d’als. Lang Stross, all. Lange Strasse.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Moselle (est), 90 % ; Bas-Rhin, 85 % ; Haut-Rhin, 50 %.
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