tort n. m.
〈Centre-Ouest〉 ça me/te, etc. fait (grand) tort loc. verb. fam. "cela me/te, etc. cause une sensation (très) désagréable ou une (vive) répulsion".
1. […] nettoie-les [des anguilles] moi, parce que moi ça me fait grand tort. (G. Anger et J. Huguet, La Chaume, un peuple en fête, 1983, 31.)
2. – Il [un farceur] vient d’être opéré de la cataracte, il raconte son opération à tout
le monde. […] ce qui lui a fait le plus tort, ça avait été de voir ses deux yeux dans une assiette. (G. Anger et J. Duguet, La Chaume, un peuple en fête, 1983, 82.)
◆◆ commentaire. Cet emploi par restriction de fr. faire tort à qqn "causer un préjudice, nuire à" (dep. l’afr., TLF) est caractéristique du Centre-Ouest, où la locution est attestée
en français dep. le début du 20e siècle (« Tort (faire), à Niort […] veut dire produire une sensation désagréable, une crispation de nerfs,
comme on en éprouve au bruit d’une scie dans la pierre, à l’introduction d’un corps
froid dans le cou, au récit d’une opération chirurgicale » Clouzot) ; essentiellement utilisée dans le discours oral, elle est peu relevée dans
la lexicographie régionale et absente de la lexicographie générale.
◇◇ bibliographie. ClouzotNiort 1907-1923 ; VerrOnillAnjou 1908 ; RézeauOuest 1984 et 1990 ; FEW 13/2, torquere.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée, 100 % ; Vienne,
80 % ; Charente, 50 %.
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