verrine n. f.
〈Surtout Lorraine, Alsace, Franche-Comté〉 usuel "petit récipient en verre dans lequel on conserve des aliments (confiture, pâté, etc.) ;
par méton. contenu de ce récipient". Stand. bocal, pot. – Prochain objectif : produire 20.000 verrines de gelée et de confiture par an (L’Est républicain, éd. Belfort, 12 mars 2000, 117). Vds 35 verrines pour confiture, 350 gr et 500 gr, 50 francs (L’Est républicain, éd. Nancy, 29 août 2000, 616).
1. Au frais de la pierre* à eau, il y a deux cageots de mirabelles à dénoyauter pour demain, pour la confiture.
/ […] Moi et ma grand-mère, on n’a pas soufflé de la journée : ça donne quarante verrines de confitures. (A. Perry-Bouquet, Voilà un baiser, 1984 [1981], 128.)
2. Foie gras de canard entier […], la verrine de 180 g : 59,90 [Fr]. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 6 décembre 1996, Publicité super u, n.p.)
3. Verrine de pâté de foie aux oignons. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 23 octobre 1997, Publicité coop d’Alsace, n.p.)
4. Caviar Beluga / Iran / verrine 50g / 199 F. (Affichage des Galeries gourmandes de Strasbourg, 24 décembre 1997.)
5. Mais pour ouvrir les précieuses verrines [de confiture de groseilles épépinées de Bar-le-Duc], il en coûtera au bas mot 80
F à l’amateur […]. (L’Est républicain, éd. Nancy, 7 septembre 1998, 413.)
6. C’est donc ainsi que […] du côté de Dunkerque […] quelques conserveries artisanales
[…] conditionnent, entre autres, le potjvleesch* en boîtes de fer blanc ou en verrines. (J. Messiant, La Cuisine flamande traditionnelle, 1998, 184.)
7. […] les magasins formidables où l’on pouvait aussi bien trouver des bouchons à brochet,
quelques revues automobiles, des graines de lupin, des caoutchoucs à verrines, le dernier modèle d’aspirateur, des bâtons de réglisse. (Ph. Claudel, Quelques-uns des cent regrets, 2000, 53-54.)
V. encore s.v. colle1, ex. 1 ; gelée, ex. 4.
□ En emploi métalinguistique. Voir s.v. cornet1, ex. 9.
◆◆ commentaire. Fr. verrine (dep. 1er quart du 12e s. verine "vitrail", Philippe de Thaon, Bestiaire, FEW), a désigné divers objets manufacturés en verre, notamment aux 18e et 19e siècles, ainsi "tube de verre pour manomètres" (1721) ; "cloche de jardin" (dep. 1812 ; LeGonidecBret 1819). L’emploi du mot au sens ici analysé est caractéristique
d’une aire lorraine et comtoise – pour laquelle il n’est cependant pas documenté à
date ancienne – avec extension récente à l’Alsace (ex. 2-4) et, à un moindre degré,
au Nord (ex. 6)a. Cette innovation a pu se faire sur le modèle de fr. terrine "récipient où l’on cuit des pâtés", comme le suggère A. Litaize « Brimbelle et verrine, marques régionales de Lorraine » MélLanher 1993, 115-121 (p. 120). Seul des dictionnaires généraux, TLF mentionne
cet emploi (« région. (Franche-Comté, Lorraine) »).
a On n’a pu déterminer à quelle région renvoyait le passage suivant : « les étiquettes apposées sur les verrines de foie gras » (D. Coquart et J. Pilleboue, « Le foie gras : un patrimoine régional ? » dans M. Rautenberg et al., Campagnes de tous nos désirs, 2000, 97).
◇◇ bibliographie. RLiR 42 (1978), 186 (Franche-Comté) ; RoquesNancy 1979 ; LanherLitLorr 1990 ; DromardDoubs
1991 et 1997 ; ColinParlComt 1992 ; MichelNancy 1994 ; JacquotChampagney 1998 ; aj.
à FEW 14, 565a, *vitrinus (où ce sens manque).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Meuse, 80 % ; Meurthe-et-Moselle, 75 % ; Vosges, 70 % ;
Moselle, 25 %.
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