ballon n. m.
〈Provence〉 usuel "football".
1. Pas grand monde au « Bar des Inquiets ». […] Derrière Nòno, la rangée des coupes gagnées par les minimes cadets juniors et
premières du quartier, dont les photos couvrent le mur, depuis au moins la naissance
du ballon. (R. Merle, Treize reste raide, 1997, 43.)
2. – […] c’est l’OM [Olympique de Marseille] qui a gagné 1 à 0. […]. Et puis, qu’est-ce
que ça peut te faire, maintenant ? T’as jamais joué au ballon, t’étais arbitre. La seule chose que tu savais faire c’était ramener à la maison les
maillots de l’équipe pour que je les lave […]. (M. Albertini, Les Merdicoles, 1998, 89.)
3. « […] à Marseille, y’a pas de supporter. À Marseille, le ballon, c’est dans les gènes, tu nais avec le ballon, depuis toujours y’a le ballon, y’aura toujours le ballon. Ça a toujours été comme ça, ton père il est fou de ballon, ton grand-père, tes frères, autour de toi tu entends parler de ballon, avec tes collègues* tu entends parler de ballon […] Partout on parle de ballon, de l’OM, et du maillot blanc, et tu vis avec. Donc supporter ça veut plus rien dire,
tu supportes pas[,] tu le vis. » (Témoignage, dans N. Roumestan, Les Supporters de football, 1998, 68.)
□ Avec ou dans un commentaire métalinguistique incident.
4. […] « droit au but » – devise de l’immortelle équipe de ballon (pardon, on dit football dans la francophonie) pour laquelle la Ville communie, toutes
classes sociales confondues. (R. Merle, Treize reste raide, 1997, 62.)
5. OM Magie de Marseille [titre] / Cette ville est la capitale française du « ballon », un terme qu’on emploie plus volontiers ici que football. (Th. Noir, Le Point, 23 avril 1999, 105.)
6. Ici [à Nice], on parle de tout et de rien, mais rarement du temps (presque toujours
beau) et jamais de football. Quand on va au stade, c’est pour voir la « partie de ballon », nuance. (Le Monde, 17 février 2000, 24.)
— Par méton. dans la loc. verb. aller au ballon "aller sur le terrain où l’on joue au football, aller au stade". Tè*, dimanche, s’il fait beau, on va au ballon (BouvierMars 1986).
7. L’après-midi, je vais au ballon voir jouer les minots* de l’Olympique… Le plus beau stade du monde, il est loin, tout là-bas, après le Prado,
tout au bout des rails du tramway. (Cl. Klotz, « Pôvre de nous ! », dans Le Monde sans visa, 21 juin 1986, 15.)
8. Et moi, le dimanche, mon plaisir c’était d’aller au ballon pour voir gagner l’OM. (R. Bouvier, Tresse d’aïet, ma mère, 1997 [av. 1992], 23.)
◆◆ commentaire. Cet emploi par méton. de fr. ballon "grosse balle avec laquelle on pratique certains sports (et notamment le football)" connaît peut-être une plus large diffusion qu’il n’est indiqué ici. Le fait régional
est constitué par un usage quasi exclusif (v. ci-dessus ex. 5) auquel s’ajoute une
métonymie originale ("terrain sur lequel l’on joue au football"). Sens non pris en compte par la lexicographie générale – qui n’enregistre que ballon ovale "rugby" (TLF ; Rob 1985)a et ballon rond "football" (TLF), tous les deux aussi dans PetiotSports 1982 –, et peu représentés dans les glossaires régionaux.
a V. cependant Rob 1985 s.v. taper : « (En franç. d’Afrique) Taper le ballon : jouer au ballon (au football) ».
◇◇ bibliographie. BouvierMars 1986 « typiquement marseillais » ; ArmanetBRhône 1993 ; BouisMars 1999 ; aj. à FEW 15/1, 44a, *balla.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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