berloquin n. m.
〈Aisne, Champagne, Ardennes〉 fam., péj. "ensemble d’objets divers ; mobilier (notamment lors d’un déménagement)". Stand. fam. vieilli saint-frusquin.
1. Et comme je ne veux pas changer de creux de maison à chaque Saint-Rémy, le berloquin sur la charrette comme un camp-volant*, je cède, je cède. Allez, ils savent bien ce qu’ils font, les gros ! (J. Rogissart,
L’Orage de la Saint-Jean, 1959, 223.)
2. Ça été une riche année, la dernière chez le grand-père avant qu’ils reprennent tout
leur berloquin, comme disait ma mère, et qu’elle se relance dans le commerce en gérance […]. (Y. Gibeau,
Mourir idiot, 1988, 163.)
◆◆ commentaire. Terme aujourd’hui caractéristique de la Champagne et de l’Ardenne, mais qui a été
relevé aussi, au tournant du 20e siècle, dans le Bas-Maine (« berlòkẽ) breloquin, petit mobilier », DottinBasMaine 1899) et dans le Maine-et-Loire (VerrOnillAnjou 1908). Cette dispersion
invite à voir dans berloquin un archaïsme que la faiblesse de la documentation disponible permet mal de situer
dans le temps et dans l’espace (et qui est sans doute aussi marqué diastratiquement).
Dérivé sur berloque/breloque "objet sans valeur, particulièrement montre ou horloge" (FEW 8, 567b-568a, *pir-), avec le suffixe ‑in, le mot est absent des dictionnaires généraux du français.
◇◇ bibliographie. ChaurandThiérache, 354 « senti comme appartenant au langage relâché » ; CrouvChampagne 1975 ; TamineArdennes 1992 ; TamineChampagne 1993 ; FEW, loc. cit.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Meuse (nord), 100 % ; Ardennes, 85 % ; Marne, Haute-Marne,
75 % ; Aube, 30 %.
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