calader v. tr.
〈Provence, Languedoc oriental, Ardèche〉 [L’obj. désigne le plus souvent un lieu de passage, particulièrement une voie de
communication] "couvrir d’un pavage". Stand. paver.
□ Avec commentaire métalinguistique incident.
1. Ces anciennes lavanhas [= lavognes, trous d’eau], finissant par perdre leur eau, ont été « caladées », c’est-à-dire pavées, puis cimentées. (A.-M. Brisebarre, Bergers des Cévennes, 1978, 34.)
— Le plus souvent au part. passé/adj. Chemin caladé ; marches caladées. Cette cour, elle est drôlement bien caladée ; tu
as vu, sous les arcades, c’est tout caladé (NouvelAveyr 1978). Les rues caladées (Les Carnets de guerre de Gustave Folcher, 2000 [1981], 252).
2. Puis on a goudronné les rues « caladées », c’était plus propre. (L. Chaleil, La Mémoire du village, 1989 [1977], 314.)
3. Les routes « caladées » étaient appelées en latin « via lapide strata » […]. (A. Thomas, La Vallée de la Ganière et Gagnières, 1981, 159.)
4. La rue encore est caladée. On a pris la peine autrefois de la garnir par de larges marches basses chaussées
comme de clous, avec des galets de Durance disposés de chant. (P. Magnan, L’Amant du poivre d’âne, 1988, 15.)
5. La montée se termine en impasse caladée ancien régime. (R. Merle, Treize reste raide, 1997, 195.)
□ Avec ou dans un commentaire métalinguistique incident.
6. Les rues de Marsillargues [Hérault] étaient, à l’époque, caladées, couvertes de petits pavés […]. (J. Durand, André Bouix, gardian de Camargue, 1980, 162.)
7. Un petit sentier s’en allait, depuis le monument aux Morts, serré entre deux murs
de pierres, rejoindre la route de Privas. Ce Caladou, ainsi nommé car en sa partie basse il était « caladé » – c’est-à-dire pavé de gros cailloux roulés prélevés dans le lit de l’Ardèche – était
peu fréquenté […]. (J.-J. Salgon, 07 et autres récits, 1993, 18.)
8. Des ruelles au sol dallé ou caladé, sinueuses et pentues, […] relient les différents niveaux du village [Saint-May, Drôme].
(D. Bottani, Le Guide des routes de l’olivier, 1996, 255.)
◆◆ commentaire. Attesté sur une aire proche de celle de calade* (dont il fonctionne comme le dénominal), privée toutefois, notamment, d’expansion
septentrionale (Rhône), le verbe calader est un emprunt parallèle, mais plus récent (attesté depuis 1978 seulement, dans les
Cévennes et à saint-Affrique, v. respectivement ex. 1 et NouvelAveyron) à occ. caladar, de même sens (Mistral ; FEW), déjà dans BambeckBoden, 60. Il est absent de la lexicographie
générale contemporaine.
◇◇ bibliographie. NouvelAveyr 1978 ; MartelProv 1988 avec un exemple de 1936 (au part. passé/adj.) ;
BlanchetProv 1991 s.v. calade ; CampsLanguedOr 1991 caladé ; aj. à FEW 2, 99a, callis.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
|