chambranler v. intr.
〈Basse-Normandie, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire〉 fam. [Le sujet désigne un inanimé] "être en équilibre instable, manquer d’aplomb". Stand. branler. – Cette table chambranle (BlanWalHBret 1999).
1. […] une boule qui perd de sa vitesse et de sa force en fin de course va quelquefois
en chambranlant, comme titubant. On dit alors qu’elle est malonne. (A.-H. Hérault et D. Libeau, Voyage au pays de la boule de fort, 1999, 40.)
◆◆ commentaire. Attesté en français dep. 1886 en Ille-et-Vilaine (« Quand j’ai bu un coup, je chambranle » A. Orain, v. FEW), dep. 1899 dans la Mayenne (DottinBasMaine, dans la définition
de l’équivalent patois "chambranler, remuer sans cesse"), chambranler est probablement bien antérieur, puisqu’il a été relevé au Québec (1859 à Montréal,
FichierTLFQ ; Dunn 1880 ; Clapin 1894 ; Dionne 1909 ; GPSR 1930 ; DQA 1992), où il
demeure très usuel au sens propre et au figuré, et en Acadie (PoirierAcadG). Relevé
aussi fin 19e et début 20e s. dans le Pays nantais, en Anjou (FEW) et dans le Centre (chabranler, Jaubert), il ne semble aujourd’hui en usage en France qu’en Normandie, Maine, Anjou
et Bretagne. Seul dictionnaire général contemporain à l’enregistrer, le TLF considère
le terme comme « région. (Canada) » et l’explique comme un croisement de fr. chanceler et de fr. branler, de même sens.
◇◇ bibliographie. LepelleyBasseNorm 1989 et LepelleyNormandie 1993 « s’emploie essentiellement à propos d’un meuble » ; BlanWalHBret 1999 « usuel, surtout Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique » ; FEW 15/1, 251a, brand (et, par erreur, 2, 164a, camur, v. Étymdouble 5, n° 461).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Maine-et-Loire, Sarthe, 100 % ; Ille-et-Vilaine, 85 % ;
Basse-Normandie, 50 % ; Loire-Atlantique, 40 %.
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