cléter v. tr.
〈Basse Bretagne〉 fam., vieillissant "fermer (une porte) à clé ; verrouiller". Synon. région. barrer*, claver*. – Oublie pas de cletter surtout avant de partir (PichavantDouarnenez 1978).
1. Nous ne craignions pas ces activités nocturnes. Pourtant, il y avait quelques dizaines
de mètres à faire dans la nuit noire pour aller d’une grange à l’autre. Le service
fini, tout le monde rentrait souper*. Et l’on n’oubliait pas de cléter [en note : verrouiller, « fermer à clé » en français local] la porte. (J. Ropars, Au Pays d’Yvonne. Mémoires d’une paysanne léonarde, 1993 [1991], 39.)
■ variantes. 〈Finistère〉 cleffer. « Oh ! il viendra pas chez moi. Ma maison est bien cleffée » (PichavantDouarnenez 1978). – Calque parallèle à cléter, sans rapport avec cléfer s.v. claver.
◆◆ commentaire. Dérivés récents sur fr. clé et clef, probablement calqués sur le modèle de breton alc’houezañ v. tr. "id.", dérivé de alc’houez n. m. "clé", en tout cas tout à fait indépendants du dérivé français comparable, mais de formation
médiévale, claver*. L’élargissement du radical en ‑t- est déjà attesté par frm. clétier n. m. "ouvrier qui fait des clés" (Lar 1922, FEW 2, 765b, clavis et n. 12).
◇◇ bibliographie. TuaillonRézRégion 1983 cleter, clever, cleyer (Bret. celt.) ; PichavantDouarnenez 1978 et 1996 cletter.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (cleter) Finistère 40 % ; Côtes-d’Armor, 30 % ; Morbihan, 10 %. – (clever) Côtes-d’Armor, 30 % ; Finistère, Morbihan, 10 %.
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