crayon n. m.
1. 〈Allier, Champagne, Ardennes, Lorraine, Saône-et-Loire (Le Creusot), Haute-Saône (nord),
Jura〉 crayon de papier loc. nom. m. "petite tige de bois servant de gaine à une mine, qui sert à écrire, à dessiner". Stand. crayon (à papier). – Je fais mon dessin au crayon de papier, je le repasserai à l’encre (MichelNancy 1994). Mes crayons de papier, de couleur, ma gomme (É. Fischer, Les Pommes seront fameuses cette année, 2000, 126). Une gomme et un crayon de papier (L. Vaxa, « Le chien et l’homme », Le Portique, n° 6, 2000, 168).
a Né à Metz en 1924.
1. Chacun a trouvé ses instruments de travail : ardoises véritables dans leur cadre de
bois blanc […] ; crayon de papier à la mine de plomb […]. (M. Sauvage, « Les travaux & les jours dans les Vosges saônoises », Barbizier. Bulletin de liaison du folklore comtois, n° 9, décembre 1980, 267.)
2. Les fournitures nécessaires pour l’école primaire ne posent pas de problèmes particuliers :
une gomme, un crayon de papier, un taille-crayon… Rien de plus simple ! (Le Républicain lorrain, 7 septembre 1989, dans LanherLitLorr 1990.)
3. Le crayon de papier a 200 ans. Pour fêter l’événement, le musée d’Epinal propose une exposition sur son
inventeur, Nicolas-Jacques Conté. (L’Est Républicain, éd. Nancy, 26 mai 1994, 412.)
4. J’ai sauté la préparatoire. Je suis passée du crayon de papier au porte-plume. (M. Enckell, Quand je serai grande, je serai étrangère, 2000, 59.)
5. – Oh ! c’est joli [un dessin]. Tu l’as fait au pastel ? / – Au pastel et au crayon de papier. (Infirmière originaire de Lons-le-Saulnier, 38 ans, Belfort, 25 janvier 2000.)
2. 〈Picardie, Manche, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Sarthe, Centre-Ouest,
Hérault〉 crayon de bois loc. nom. m. "id.". Stand. crayon (à papier).
6. À propos des enfants pauvres, à cette époque, avant 1900 et aussi après, il fallait
que les familles achètent livres, cahiers, porte-plumes, plumes ordinaires et de ronde,
les crayons de pierre [= d’ardoise] et de bois, le crayon rouge d’un bout et bleu de l’autre, l’ardoise soit naturelle, soit en carton
[…]. (Cl. Rivals, Pierre Roullet, La vie d’un meunier, 1983, 183.)
7. L’écriture, à la plume, avec certains ajouts au crayon de bois, est assez facilement lisible. En cas de doute, le mot a été accompagné d’un point
d’interrogation entre parenthèses pour l’édition. (P. Brasseur, Dictionnaire patois du canton de Blain, de Louis Bizeul, 1988, Introduction, 5.)
8. On frotte le navet épluché d’un torchon qui paraît gris auprès de la chair lumineuse.
Il ne faut pas le couper n’importe comment. À Pardailhan on vous précisera : en écailles.
C’est-à-dire comme on taillait les crayons de bois. (M. Rouanet, Petit Traité de cuisine romanesque, 1997 [1990], 71.)
9. L’écriture est plus longue à venir. D’abord de pleines ardoises de bâtons. L’ardoise
de bois noir quadrillée de lignes rouges, incassable, et son complément le fragile
crayon d’ardoise dans son porte-crayon de métal rouillé, seront nos premiers outils.
Des bâtons tremblés, penchés, tordus, boiteux. Rassemblés par deux, par cinq, avant
d’avoir le droit de les transcrire sur un mince cahier revêtu du sévère protège-cahier
noir « Le Cénoman » sur lequel Madame Laze va écrire notre nom, sous nos yeux, dans une Ronde magnifique.
Des bâtons encore, au crayon de bois, en veillant à ce qu’ils soient parallèles aux lignes diagonales. Enfin des I, puis
des U, avant de se risquer à des O pansus comme des outres, des E qui foncent tête
baissée ou bien penchés en arrière comme des patineurs. (L. Lebourdais, Les Choses qui se donnent…, 1995, 164.)
10. […] il écrit dans sa « tanière » – à Granville [Manche], où il est né –, « au crayon de bois », avec, à portée de main, une gomme furieuse qui efface les scories. (Télérama, 13 janvier 1999, 44.)
◆◆ commentaire. Seule une enquête d’ensemble permettrait d’apprécier la géographie de ces variantes
de fr. crayon à papier (Rob 1985 ; Ø GLLF, TLF, Frantext), lui-même variante développée de crayon, non prises en compte par la lexicographie générale. La première est relevée dans
LanherLitLorr 1990 ; MichelNancy 1994 ; ValMontceau 1997 « unaniment utilisé, même à l’école par les instituteurs » ; LesigneBassignyVôge 1999 ; dans l’Allier (comm. de Fr. Lagueunière) et les Ardennes
(« constant à l’école en Champagne-Ardennes », comm. de M. Tamine). La seconde (attestée en 1900 dans Colette, Frantext)a figure dans BraillonPicard 1994, 22 et BlanWalHBret 1999. Sauf en Belgique où seule
la lexie simple crayon est en usage dans cette acception, on observe des lexies comparables dans d’autres
pays francophones : Québec, crayon à mine ou crayon de plomb (Bélisle ; DQA ; comm. de Cl. Poirier et A. Thibault) ; Sénégal, crayon-papier ou crayon à/de papier (IFA 1983-1988, 100).
a Dans l’ignorance de l’origine géographique des auteurs, on citera ici deux autres
références qui témoignent peut-être d’un usage plus large de cette lexie : « Invention by Design [un livre de Henry Petroski] conte la découverte et la mise au point, par essais
et erreurs, d’objets familiers (canettes en aluminium, crayon de bois, télécopie, etc.) » (J.-G. Padioleau, dans Le Monde, 10 juin 1997, 7) et « Dans la grange, le petit bric-à-brac de Nathalie. C’est elle qui fait les étiquettes
pour les différentes variétés [de plantes] en écrivant leur nom au crayon de bois car seul le graphite résiste aux rayons du soleil » (Jardins, n° 3, 1998, 53).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (1) Lorraine, 100 %. (2) Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Sarthe, 100 %.
|