les citations
cussonné, ‑ée adj.
〈Hérault (ouest), Aude (est), Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Aveyron, Puy-de-Dôme (Thiers), Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde.〉
1. [En parlant d'un bois ouvragé, d'un meuble] "attaqué, mangé par les vers". Stand. vermoulu, fam. mangé aux vers. – Vieilles chaises cussonées [sic] (SuireBordeaux 1988 s.v. cusson) ; planche cussonnée (BoisgontierMidiPyr 1992) ; poutre cussonnée (MoreuxRToulouse 2000).
1. Le mobilier était simplement composé d'une table aux pieds cussonnés avec un tiroir en bout où l'on rangeait la vaisselle [= les couverts], de quatre chaises paillées et d'une sorte de bahut rustique, en châtaignier. (J.-L. Magnon, Les Larmes de la vigne, 1996 [1991], 37.)
— Fréquent dans le syntagme tout cussonné. Un vieux buffet tout cussonné (BoisgontierAquit 1991). Cette table, il n'y a plus qu'à la passer au feu, les pieds sont tout cussonés [sic] (PotteAuvThiers 1993).
2. Comme mobilier, il y a une grande table, un cabinet tout cussoné [sic] qui vient du vieux château de Baste. (G. de Lanauve, Anaïs Monribot, 1995 [1951], 184.)
2. [En parlant de légumes secs] "habité par des charançons". Stand. charançonné. – Du blé cussonné (BoisgontierAquit 1991 ; MoreuxRToulouse 2000). Des haricots un peu cussonnés (G. de Lanauve, Les Mémoires d'Anaïs Monribot, 1969, 48). Des légumes secs un peu cussonnés (J. Cayrol, Les Enfants pillards, 1989 [1978], 163).
◆◆ commentaire. Type lexical principalement en usage dans le Sud-Ouest, où il est abondamment relevé dans les patois (FEW ; ALO 252 et 452-453 ; ALLOr 422-423 ; ALMC 356 ; ALAL 500 ; ALG 58 ‘blé charançonné’, aux pts 760E [Toulouse] « en français régional : k u s o n é » et 1137), et où il est observé en français dep. le début du 19e s. (JBL). Attesté dans Littré (qui consigne sans marque cussoné, dont l'usage n'a jamais dû être central), le mot n'est pas pris en compte aujourd'hui par la lexicographie générale.
◇◇ bibliographie. JBLGironde 1823, 20 cussoné ; SuireBordeaux 1988, dans l'exemple s.v. cusson ; BoisgontierAquit 1991 ; SuireBordeaux 1991 et 2000 ; BoisgontierMidiPyr 1992 ; ChaumardMontcaret 1992 ; PotteAuvThiers 1993 cussoné ; MoreuxRToulouse 2000 ; FEW 2, 1244b, cossus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance (des deux emplois confondus) : Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Lot, Pyrénées-Atlantiques, Tarn, Tarn-et-Garonne, 100 % ; Gironde, Hautes-Pyrénées, 70 % ; Lot-et-Garonne, 40 % ; Landes, 30 % ; Gers, 0 % (un seul témoin).