écumette n. f.
〈Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise, Ardennes〉 usuel "ustensile de cuisine qui sert à écumer un liquide ou à en retirer des aliments". Stand. écumoire.
1. […] cette odeur des dimanches, de la potée bouillante dans la cuisine, à chaque levée
de couvercle, surtout pour le coup d’écumette à donner. (A. Stil, Beau comme un homme, 1977 [1968], 73.)
◆◆ commentaire. Attesté dep. le 16e siècle dans le français du nord de la France (escumette Amiens, 1503 et 1576, DebrieMoyPic ; Béthune 1586, GdfCa), le terme, dérivé sur fr. écumer "enlever l’écume qui se forme lors de la cuisson de certains mets" (dep. ca 1200, Aliscans, v. TLF), avec le suffixe ‑ette, a fait une brève apparition dans quelques dictionnaires (Palsgr 1530-Huls 1614, v. FEW),
mais il ne figure pas dans les dictionnaires généraux contemporainsb. Largement attesté aux 17e et 18e siècles (DebrieMoyPic), il n’est pris en compte aux 19e et 20e s. que dans des relevés régionaux ou dialectaux (ALF 449), qui témoignent de son
usage dans deux aires du domaine d’oïl : Nord de la France (triangle formé par les
départements du Nord, de la Seine-Maritime et des Ardennes) – avec prolongement en
Belgique (PohlBelg 1950) – et Ille-et-Vilaine (où il est enregistré par Le Mière :
« Ecumette (une), pour écumoire. On dit : Prenez l’écumette, pour écumer la soupe ») ; le même type a été relevé en patois du Gévaudan (ALLo). On en trouve quelques
traces dans les français d’Amérique du Nord (DitchyLouisiane 1932 ; 1954, FichierTLFQ).
a Et aux 17e–18e siècles en Belgique : escumette 1604 (Boutier/Chambon RLiR 58, 313 chez un auteur de Mons) ; escumette 1683 et 1694, ecumette 1759 (L. Remacle, Notaires de Malmédy, Spa et Verviers, Paris, 1977).
b Littré 1864 le donne en un sens technique "écumoire de fabricant de papier".
◇◇ bibliographie. LeMièreRennes 1824 ; BruneauMsArdennes [ékumet] ; TamineArdennes 1992 ; FEW 17, 139a, *skum-.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Nord, Pas-de-Calais, 100 % ; Aisne, 90 % ; Somme, 65 % ;
Oise, 40 %.
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