floc n. m.
〈Gers〉 usuel Parfois dans la loc. nom. m. floc de Gascogne "boisson de couleur blanche ou rosée, élaborée à partir de moût de raisin et d’armagnac
et titrant de 16 à 18 degrés, consommée le plus souvent en apéritif". Un vin d’honneur au floc de Gascogne (A. Aviotte, Artichaut, 1996, 71).
1. […] pour le floc blanc […] le Gros Manseng, le Chasan, le Baroque, le Sauvignon en cépages améliorateurs.
(P. Casamayor, Vins du Sud-Ouest et des Pyrénées ou les raisins de Pyrène, 1983, 41.)
2. […] un festin, arrosé des vins du pays […], couronné de « floc », vin de liqueur que l’on peut prendre aussi bien à l’apéritif qu’au dessert, ou avec
le melon. (Pays et gens de France, n° 70, le Gers, 24 février 1983, 18.)
3. Et si le ratafia de champagne n’est plus que rareté, le floc gascon l’a remplacé, qui a fait, ces années dernières, une percée à la d’Artagnan
(4 000 bouteilles en 1977, plus de 5 millions prévues pour 1992). Rouge ou blanc,
titrant 16 à 18°, ce vin de dessert est aussi apéritif, préparé d’armagnac de qualité
sur des moûts de raisin frais issus de l’aire géographique de cet armagnac. (La Reynière,
dans Le Monde sans visa, 11 avril 1992, 33.)
4. […] le floc-de-Gascogne. C’est la version locale du pineau des Charentes, un apéritif à base de jus de raisin
que l’on ne laisse pas fermenter et qui, pour cette raison, ne comporte pas initialement
d’alcool. Ce jus est mélangé à de l’armagnac à un degré d’alcool qui va de 55 à 68
et dans une proportion de trois mesures de jus de raisin pour une mesure d’eau-de-vie
(l’ajout d’eau-de-vie empêche la fermentation du jus de raisin). […] Le floc blanc se consomme soit à l’apéritif, soit avec du foie gras ou un dessert. Le floc rouge, quand il n’est pas consommé à l’apéritif, se marie bien avec le fromage de
brebis, le melon […] et les fraises. (P. Strang, Vins du Sud-Ouest, 1997, 238-239.)
V. encore s.v. carthagène, ex. 7.
■ encyclopédie. Analogue à la carthagène, au macvin (v. ces mots) et au pineau des Charentes, le floc
est de commercialisation récente ; il a obtenu le label AOC le 27 novembre 1990 (v. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France, Midi-Pyrénées, 1996, 55). V. encore L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France.Aquitaine, 1997, 60-61.
◆◆ commentaire. Transfert du gasc. floc "bouquet ; premier choix" (cf. PalayBéarn 1932), avec spécialisation sémantique, attesté dep. 1977 (« floc de Gascogne », J. et B. Sallé, Larousse des alcools). Le tourisme et le commerce ont amorcé la dérégionalisation de la lexie, qu’on rencontre
sous la plume de certains auteurs étrangers à la région, ainsi D. Daeninckx, Meurtres pour mémoire, 1984, 151 : « Il nous servit, Ricard pour moi, floc de gascogne [sic, sans majuscule] pour Lardenne qui aime bien les sucreries » ; mais floc n’est enregistré ni par la lexicographie générale ni par les relevés régionaux.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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