gimblette ou gimbelette n. f.
1. 〈Surtout Hérault, Aude, Haute-Garonne, Tarn, Aveyron〉 usuel "petit gâteau en forme d’anneau, échaudé dans l’eau bouillante avant d’être cuit au
four, dont il existe diverses variantes, comme la gimbelette de Castelnaudary ou la gimblette d’Albi".
1. Pour la Saint-Jacques, au mois de juillet, on faisait des « gimbelettes ». C’est un petit gâteau en forme de couronne qui est échaudé puis doré à l’œuf, sucré
et mis au four. (M. Rouanet, Le Troupeau d’abeilles, 1983, 56.)
2. […] les tripes à l’albigeoise et les gimbelettes ramollies au gaillac rouge […]. (Y. Rouquette, La Mallette, 1994, 66.)
3. […] certains pâtissiers ne respectent plus l’ancienne recette et vendent des gimblettes qui ne sont plus échaudées mais faites d’une pâte briochée qui n’a plus de lien avec
la spécialité albigeoise. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Midi-Pyrénées, 1996, 92-93.)
4. Gimbelette de Castelnaudary / Ce gâteau se présente sous la forme d’un anneau, lequel est enfilé
à une ficelle, associé à quatre ou huit autres gimblettes [sic] selon leur grosseur. C’est un biscuit sec, un peu croquant, de couleur brune, parfumé
à la fleur d’oranger et au cédrat. / Les gimbelettes de Castelnaudary ne sont fabriquées que durant la période entourant les fêtes de
Pâques, entre la mi-mars et la mi-avril, par un seul pâtissier, à raison de 9 kg par
semaine. / Tout comme leurs cousines albigeoises, les gimbelettes de l’Aude sont des échaudés. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Languedoc-Roussillon, 1998, 128.)
5. On faisait autrefois les gimblettes pour le dimanche des Rameaux. Elles servaient à décorer les rameaux de buis ou de
laurier destinés aux enfants. (L’Almanach de l’Aveyronnais 1999, 1999, 34.)
V. encore s.v. fougasse, ex. 17 ; navette, ex. 6.
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Midi-Pyrénées, 1996, 91-93 ; id. Languedoc-Roussillon, 1998, 128-129. Recette dans L’Almanach de l’Aveyronnais 1999, 1999, 34 avec l’indication « Sud-Aveyron, Ségala ».
2. 〈Dijon〉 "petit pain d’épices aux amandes et aux écorces d’oranges confites, de diverses formes".
6. Les gimblettes, toutes formes mélangées, sont vendues en sachet[s] de 250 g ou en boîtes de carton
de 500 g. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Bourgogne, 1993, 107.)
■ encyclopédie. V. L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Bourgogne, 1993, 103 sqq.
◆◆ commentaire. 1. Attesté en français dep. 1680 (« les bonnes gimbelettes viennent du Languedoc », Rich), le terme est un emprunt à l’occ. gimbeleto (1638, Doujat, Dictiounari moundi ; Sauvages 1756). Il est donné sans indication diatopique dans les dictionnaires
généraux des 19e et 20e siècles, et seul Rob 1985 indique « vx » (avec un exemple de Delacroix, 1852), alors que les exemples donnés par GLLF (Mérimée)
ou TLF (Bernardin de Saint-Pierre 1814 et A. Arnoux 1919, ce dernier dans un roman
historique) donnent à penser que le mot est sorti de l’usage commun. Il n’est en fait
usuel de nos jours que dans son aire d’origine, surtout toulousaine, sur laquelle
il s’est replié, après avoir connu une certaine audience (on ajoutera aux exemples
précédents une occurrence chez E. de Guérin, 1840, Frantext et deux chez VandrandPuyD, en 1915 et 1916, 110 et 178). 2. Cet emploi, qui semble limité au vocabulaire commercial, semble récent.
◇◇ bibliographie. DesgrToulouse 1768 « gimbelette, pour gimblette » ; VillaGasc 1802 « jimbelète. Une gimbelette » ; SaugerPrLim 1825 « lunettes. Petite pâtisserie dure et sèche en forme d’anneau. Dites : gimblette » ; SievracToulouse 1836 « Gimblette […]. N’écrivez ni ne prononcez jamais Gimbelette » ; AnonymeToulouse 1875 « gimblette […] Ne dites pas des gimbelettes » ; LarGastr 1938 ; GebhardtOkzLehngut 1974 ; NouvelAveyr 1978 ; BoisgontierMidiPyr
1992 ; LarGastr 1996 ; FEW 11, 622b, simila.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Tarn, 75 % ; Aveyron, 50 % ; Haute-Garonne, 25 % ; Ariège,
Lot, Tarn-et-Garonne, 0 %.
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