hocher v.
〈Champagne, Ardennes, Lorraine〉 vieillissant
1. Emploi tr. "secouer (un arbre pour en faire tomber les fruits) ; gauler (des fruits)". Il n’y a rien de plus fatigant que de hocher les mirabelles (LanherLitLorr 1990).
1. Et puis, il a bien fallu rentrer mon bois pour l’hiver, réaliser les travaux d’entretien
hebdomadaires, arracher nos pommes de terre, hocher les mirabelles, etc. (J.-M. Cuny, dans Revue lorraine populaire, n° 54, octobre 1983, 270.)
2. Quand nous « hochions » les arbres fruitiers, des mirabelles trop mûres éclataient en touchant le sol […].
(R. Harrburger, Du pain avec du chocolat, 1995, 98.)
3. Le coup d’envoi de la cueillette [des mirabelles] a été donné le 6 août. Près de 1
500 saisonniers hochent les arbres et trient les fruits. (Monique Raux [correspondante du journal à Nancy],
Le Monde, 18 août 1999, 9.)
■ remarques. Dans la marge de l’ALB 222, carte ‘secouer’, on lit ce commentaire : « Le verbe “hocher”, qui s’emploie partout, ne figure ici que lorsque sa phonétique est différente du
français. Autrefois, il était beaucoup plus utilisé que “secouer” […]. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. »
2. Emploi intr. moins usuel "avoir du jeu, branler". Le gamin a une dent qui hoche, la petite souris va bientôt passer (MichelNancy 1994).
4. Elle pousse la porte du bas qui tremble, qui hoche. (G. Bienne, Marie-Salope, 1976, 13.)
◆◆ commentaire. Attesté dep. 1155 (hochier "secouer, remuer", Wace ; v. TLF), ce verbe ne subsiste guère en français standard que dans la locution
hocher la tête (dep. ca 1170 hoquer le chief, Béroul ; v. TLF). Si les emplois analysés ici ont naguère été admis sans marque d’usage
dans les dictionnaires (ainsi Palsgr 1530 hoscher un prunier, Gdf ; Fur 1690 « Il a fort hoché ce prunier pour en faire choir les prunes » ; Littré), ce n’est plus le cas aujourd’hui : GLLF « class. ou dial. » ; Rob 1985 et NPR 1993 « vx ou régional » ; TLF « région. » avec exemple de Barrès, 1906. Les dialectes du nord de la France (ALPic 536 passim) et de la Lorraine (ALLR 155) conservent aussi quelques traces de ces emplois.
◇◇ bibliographie. ZéliqzonMetz 1930 ; CrouvChampagne 1975 ; LanherLitLorr 1990 ; TamineArdennes 1992 ;
TamineChampagne 1993 ; MichelNancy 1994 ; LesigneBassignyVôge 1999 ; FEW 16, 231b-232a, *hottisôn.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (1) Meuse (nord), 100 % ; Marne, 90 % ; Ardennes, Aube, 85 % ; Haute-Marne, 75 % ; Meurthe-et-Moselle,
60 % ; Meuse, Vosges, 30 % ; Moselle, 0 %. (2) Vosges, 30 % ; Meuse, 15 % ; Meurthe-et-Moselle, 12 % ; Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne,
Meuse (nord), Moselle, 0 %.
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