les citations
jé ! [je:] interj.
Moselle (est), Alsace fam. "(pour exprimer notamment la surprise, la joie, la déception, la protestation, l’inquiétude)".
1. – J’ai fait une bêtise… j’ai mis le feu à une ferme près de Geispolsheim…
Jé ! Mais pourquoi ? (L. Rauzier-Fontayne, Marikele, 1946, 46.)
— Dans la loc. interj. oh jé !
2. – Qui est-ce qui est de garde, samedi soir ? Oh jé ! c’est nous. (Pharmacienne, env. 55 ans, Strasbourg, 18 janvier 2000.)
□ En emploi autonymique.
3. Ausitôt elle pousse un « Jé ! » bien senti (et tout le monde sait que cette exclamation sert à exprimer, en Alsace, toutes sortes de sentiments, selon la manière dont on la prononce). Marikele l’a crié sur un ton de complète déconvenue. (L. Rauzier-Fontayne, Marikele, 1946, 14.)

◆◆ commentaire. Caractéristique du français d’Alsace, surtout chez les dialectophones adultes, est un transfert de l’alsacien je, lui-même apocope de Jesus (MartinLienhart 1907, 401 ; Duden). Absent des relevés régionaux, il n’est pas attesté en français avant 1946 (v. ici ex. 1) ; aj. à FEW 5, 35-36a, Jesus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.