kig-ha-farz [kigafɑʁs] n. m.
〈Basse Bretagne (surtout Léon)〉 usuel "morceau de lard, légumes, farine ou semoule de blé noir enfermée dans un sac, cuits
ensemble à la manière d’un pot-au-feu".
1. Le kig-ha-farz : c’est une semoule de blé noir destinée à accompagner le pot-au-feu. Serrée dans
un sac en tissu de lin, elle est cuite dans le bouillon. (Pays et gens de France, n° 1, le Finistère, 1er octobre 1981, 4e de couverture.)
2. – Mangez donc […], cela va être froid.
Elle découpe la viande. Jean-Matthieu goûte le far* gris. – Fameux ! dit-il, mes compliments, Marie-Josèphe ! […] / En tout cas, pour le Kig-ha-fars [en note : porc et far, celui-ci étant cuit dans un sac (plat traditionnel du paysan breton)], rien à dire. (J. David, Bonsoir Marie-Josèphe, 1993 [1983], 66-67.) 3. Le jardin n’occupe qu’une place modeste dans les activités agricoles, juste ce qu’il
faut de légumes pour garnir la marmite du kig ha farz. (J. Ropars, Au Pays d’Yvonne, 1993 [1991], VIII.)
4. Le kig-ha-farz – littéralement viande et far –, c’est le pot-au-feu breton, de la Bretagne occidentale tout au moins. Il en existe
de multiples variantes, mais son originalité, c’est d’adjoindre à la viande et aux
légumes le farz*. […] il faut bien dire que, en dehors du Léon et d’une partie de la Cornouaille, ce
plat est un peu tombé en désuétude. (L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Bretagne, 1994, 373.)
5. […] le kig-ha-farz, le plat de ralliement des Bretons de Paris ! (Le Monde, 30 juillet 1994, 16.)
6. Fort de 60 adhérents, depuis avril 1997, le tout jeune cercle celtique [de Nancy]
reprend ses inscriptions. À sa tête, des Bretons et des Lorrains planifient un programme
de manifestations sur [sic] la saison. Déjà, on a pu déguster un « Kig ha farg [sic] », plat à base de semoule de sarrazin avec des légumes […]. (L’Est républicain, éd. Nancy, 10 octobre 1997, 609.)
7. […] le kig ha farz […] a quitté les tables du quotidien pour devenir un plat de réception. On le retrouve
le plus souvent dans les familles à l’occasion du retour au pays des enfants ou lors
de manifestations locales, associatives ou caritatives. Certains restaurants l’inscrivent
sur leurs cartes. Dans tous les cas, il a trop souvent perdu de son authenticité,
enrichi de raisins secs et de pruneaux, de pommes de terre, de saucisson mis à cuire
dans le pot-au-feu […]. (Fr. Buisson, « Le kig ha farz », dans J. Csergo, Pot-au-feu, 1999, 118.)
— Par méton. "repas dont cette préparation est le plat principal".
8. Les commentateurs qui évoquent sa richesse [de l’enseignement privé en Bretagne] ont-ils
idée de son dénuement et de la mobilisation constante des parents ? Savent-ils l’importance
de nos lotos, kermesses et kig-ha-farz [en note : plat breton à base de froment ou de blé noir cuit dans un pot-au-feu] pour faire
rentrer de l’argent ? Savent-ils que les papas profitent des week-ends pour refaire
les peintures ? (Le Monde, 18 janvier 1994, 11.)
■ encyclopédie. Recettes de « Kig ha farz » dans S. Morand, Cuisine populaire de Bretagne, 1982, 27 et dans L’Inventaire du patrimoine culinaire de la France. Bretagne, 1994, 373. V. encore Fr. Buisson, « Le kig ha farz », dans J. Csergo, Pot-au-feu, 1999, 111-118 et 210-211.
◆◆ commentaire. Transfert récent du breton (la lexie est absente de Troude 1876 et de Ernault 1904),
non adapté, littéralement "viande et far" ; attesté dep. 1981 (v. ici ex. 1) ; non pris en compte par les dictionnaires généraux
du français.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Finistère, 95 % ; Côtes-d’Armor, 30 % ; Morbihan 10 %.
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