lagune n. f.
〈Surtout Landes, Gironde (sud)〉 usuel "étendue d’eau, alimentée par les eaux de pluie ou par une source, au fond d’une petite
dépression naturelle".
1. Dans la région landaise, les continuateurs de lacuna désignent souvent les lagunes saumâtres. (ALG, 1958, t. 3, 782*.)
2. Perdus dans l’immensité, non loin d’un parc à moutons, trois pêcheurs fouillent la
lagune de Cornalis. (Ch. Daney, Dictionnaire de la Lande française, 1992, 162 [légende d’une photographie].)
3. Dans le cadre d’une action de conservation de ces refuges des écosystèmes locaux,
le Parc naturel Régional des Landes de Gascogne vient d’acquérir des lagunes menacées d’assèchement et de mise en culture dans la commune de Louchats (Gironde).
(J. Boisgontier, « Notes sur les “lagunes” de Gascogne », Nouvelle Revue d’onomastique, n° 21-22, 1993, 57, n. 2.)
■ remarques. « […] ces lagunes landaises ne sauraient en aucun cas être appelées étangs, terme que l’usage local réserve habituellement à une réalité bien différente des
modestes mares évoquées ci-dessus. Les étangs du littoral gascon sont des étendues
d’eau beaucoup plus vastes […], beaucoup plus profondes […] et infiniment moins paisibles
par mauvais temps » (J. Boisgontier, art. cit., 55).
◆◆ commentaire. Agasc. laguna (1338-1518, Lv dans DAG) a d’abord été emprunté sous la forme lagoue à la fin du 16e s. (É. Vinet, Romania 33, 561 lagoue, v. FEW), le mot ayant été ensuite aligné formellement sur le terme stand. lagune (lui-même dep. 1701, Furetière ; v. TLF) dep. 1784 (« Il n’y a ni ruisseaux, ni étangs, ni marais dans l’étendue de cette Paroisse [Sainte-Hélène,
Gironde] ; on y voit seulement de très-petits lacs, appelés lagunes, en terme du pays, répandus d’un côté et d’autre dans la lande » J. Baurein, Variétés bordeloises, t. 2, 76). Non enregistré par la lexicographie générale, qui ne connaît que lagune "étendue d’eau comprise entre la terre ferme et un cordon littoral", il a été employé en ce sens par Mauriac (Le Baiser au lépreux, 1922, et Thérèse Desqueyroux, 1927, d’après J. Boisgontier, art. cit.).
◇◇ bibliographie. ALG 782 ; BoisgontierAquit 1991 ; J. Boisgontier, « Note sur les “lagunes” de Gascogne », NRO 21-22 (1993), 55-58 ; DAG 241 ‘étang’ ; aj. à FEW 5, 125b, lacuna.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Gers, Gironde, Landes, 100 % ; Hautes-Pyrénées, 50 % ; Lot-et-Garonne,
40 % ; Pyrénées-Atlantiques, 0 %.
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