maërl n. m.
〈Côtes de Basse Bretagne〉 usuel "dépôt littoral, constitué de fin gravier et de débris d’algues calcaires, souvent
utilisé comme amendement".
1. Toutefois, sur certains fonds parcourus par des courants particulièrement vifs, peuvent
apparaître des peuplements importants de lithothamniées, algues rouges calcifiées
et ramifiées, qui forment ce qu’on appelle sur les côtes bretonnes le « maërl ». (J.-M. Pérès, La Vie dans l’Océan, 1966, 143.)
2. Toutes les terres océanes ont ainsi du caractère. Pour sa part, l’Arvor n’en manque
pas. Certes, on rencontre moins qu’autrefois de ramasseurs de maërl et de goémon poussant au cul de leurs lourds tombereaux. Il y a des industries de
la mer tombées en désuétude. (Ch. Le Quintrec, Bretagne est univers, 1988, 18.)
3. En 1959 […], il crée une entreprise, la TIMAC (Transformation industrielle de maërl en amendements calcaires), pour faire la récolte du maërl, une algue fossilisée dont regorgent les fonds marins au large de Saint-Malo. (Le Monde, 29 avril 1989, 22.)
4. Dans une anse, il a découvert un sablier à l’ancre, un bateau qu’il avait jadis croisé
en mer sur les bancs de maërl. On disait que le sablier « pêchait » le maërl et cela provoquait l’ironie des marins, que le même verbe qualifiât à la fois leur
métier et l’extraction de ces débris d’algues calcaires […]. (H. Jaouen, Flora des Embruns, 1991, 119.)
5. Elle entendit grincer une porte et des bruits de sabots résonner sur du ciment. Puis
Fernand apparut, une sorte de vaste cape sur les épaules, en faisant craquer sous
ses pas le maërl sale de l’allée. (J. Failler, Les Diamants de l’archiduc, 1996 [1993], 114.)
◆◆ commentaire. Emprunt au breton, de même forme et de même sens (v. Troude 1876), lui-même emprunté
à l’afr. marle, var. d’afr. marne "sorte de terre calcaire dont on se sert pour amender certains terrains". Attesté dep. 1819 dans le français de Bretagne (« merle s.m. espèce de corail blanc, qui sert d’engrais dans les environs de Morlaix &c. » LeGonidec), le terme est entré dans les dictionnaires du français dep. LittréSuppl
(maërle) et y est aujourd’hui marqué, soit comme « géogr. » (Rob 1985) ou « géol. » (NPR 1993-2000), soit comme « région. (Bretagne) » (TLF), ou caractéristique de Bretagne (GLLF "nom donné, en Bretagne…" ; Lar 2000). Terme didactique, parfois utilisé en raison de sa rareté (Saint-John
Perse, 1957, Frantext), il est usuel dans le français des côtes bretonnes.
◇◇ bibliographie. LeGonidecBret 1819 ; KervarecQuimper 1910 merle ; PicquenardQuimper 1911 ; FEW 6/1, 330b, margila.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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