maman n. f.
〈Lorraine, Alsace, Doubs, Haute-Savoie〉 usuel. "(en situation de discours formel, équivalant de stand. mère)". – Ma maman, moi, j’crois qu’elle savait pas parler français (Témoin adulte, dans BrussonCordon 1982, 259).
1. L’homme comparaissait vendredi, devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, pour
avoir frappé sa maman qui a subi dix jours d’interruption totale de travail. (Dernières Nouvelles d’Alsace, 24 décembre 1995, RE 3.)
2. Jean Antzenberger était né le 7 octobre 1910 au col de Noirceux. Marie Noël [sic], sa maman, avait eu trois enfants dont il était l’aîné. (L’Alsace, 13 juillet 1996, 37.)
3. Lorsque nous sommes ensemble, moi-même et ma maman, nous parlons alsacien. (Alsacien, 35 ans, lors d’une soutenance de thèse de doctorat,
Strasbourg, 13 novembre 1997.)
V. encore s.v. bib, n. b, ex. de La Montagne ; gâteau, ex. 17 et 22 ; quintal, ex. 11 ; torche, ex. 3.
◆◆ commentaire. Cet hypocoristique ne s’emploie selon le français de référence que dans la sphère
familiale, dans le langage des enfants (même devenus adultes, par rapport à leurs
parents) ou à eux destiné ou encore dans des situations de discours informel, notamment
à forte charge émotionnelle. L’originalité du français de certaines zones (notamment
l’Est ; mais aussi la Wallonie méridionale, v. PohlBelg 1950, et la Suisse romande,
au témoignage d’A. Thibault) est de l’employer dans diverses situations de discours
formel. Seule une enquête complémentaire permettrait d’apprécier la diffusion de ce
trait d’affectivité populaire, non pris en compte par la lexicographie générale ni
par les relevés régionaux.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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