manade2 n. f.
〈Aubrac〉 montagne de manade loc. nom. f. "montagne* sur laquelle estivent les troupeaux de bovins (vaches et veaux) élevés pour la reproduction
et la boucherie". Synon. région. montagne* à graisse.
1. Les montagnes de manade au nombre de 232 sont de grands pâturages clôturés où le bétail est mis à l’herbage.
(L’Aubrac 4, 1973, 44.)
□ En emploi métalinguistique.
2. Dans le langage courant local que nous avons adopté, le premier mode d’exploitation
[« l’estivage avec production de lait et fabrication de fromage »] est appelé « montagne* de traite », le second [« l’estivage avec production de viande »] « montagne de manade ». (L’Aubrac 4, 1973, 43.)
— Par ellipse manade "id.".
3. En 1964, l’Aubrac comptait 222 montagnes* exploitées en manade et 10 montagnes où les bêtes étaient mises à l’ « embouche » […]. (L’Aubrac 4, 1973, 44.)
□ En emploi métalinguistique.
4. L’abandon de la traite a transformé le mode d’exploitation des montagnes* : on appelle manades les troupeaux de vaches accompagnées de leurs veaux qui désormais estivent seuls,
sous la surveillance, très épisodique, du propriétéaire qui « monte » voir son bétail de temps en temps. (G. Mergoil, Le Rouergue, 1982, 168.)
◆◆ commentaire. Dérivé françaisa formé récemment sur le fr. local mane n. f. "vieille vache réformée qui n’a plus de veaux" (L’Aubrac 4, 1973, 44 ; 6/1, 1979, 124), lui-même de l’occ. local mono "vieille vache qu’on engraisse pour la boucherie" (ALMC 400 ; CamprEssai 1962, 655 ; L. Wolf, Sprachgeographische Untersuchungen zu den Bezeichnungen für Haustiere im Massif Central, 1968, 25, 26, 41). Absent de la lexicographie nationale et régionale.
a Le terme occitan correspondant est manatge (L’Aubrac 6/1, 1979, 124).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
|