mi n. m.
Basse-Normandie, Haute Bretagne, Haut Jura, Drôme, Ardèche dans le langage des enfants ou adressé aux enfants "baiser (témoignage d’affection)". Stand. fam. bisou. Synon. région. poutou*. – Fais un mi à ton pépé (BrasseurNorm 1990). Viens faire un mi à mamie (BlanWalHBret 1999).

remarques. Le mot semble surtout réservé au code oral et son usage dans la sphère affective et l’intimité familiale en rend difficile l’illustration à l’écrit.
◆◆ commentaire. Non pris en compte par les dictionnaires généraux du français, ce terme n’est pas documenté avant 1983. Il est en usage dans au moins trois aires indépendantes – Ouest (Normandie et Haute Bretagne), Jura, Drôme et Ardèche –, ce qui donne à penser que son caractère diatopique est peut-être moins marqué que son caractère familier. Il s’agit probablement du représentant aphérésé de lat. amicus (cf. la loc. faire ami "faire une caresse, donner un baiser (d’un enfant)", relevée dans divers parlers, aussi bien en Belgique (Mouscron) que dans le Nord, le Pas-de-Calais, l’Orne, l’Ille-et-Vilaine et la Vendée (FEW 24, 447a). Cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que l’équivalent dans la zone contiguë (Orne, Sarthe, Blois, Vendôme) est faire mignon "donner un baiser" (ALF 106 et 454 ; Morbihan miñõ "baiser" dans ALF 106, pt 486 ; FEW 6/2, 141a, miñ-), lui aussi régionalisme inconscient réservé à l’adresse des enfants.
◇◇ bibliographie. TuaillonRézRégion 1983 (Caen) ; DuraffHJura 1986 « très usuel » ; LepelleyBasseNorm 1989 ; BrasseurNorm 1990 « terme enfantin » ; LepelleyNormandie 1993 ; FréchetAnnonay 1995 « globalement attesté » ; RobezMorez 1995 « partout » ; FréchetDrôme 1997 « bien connu à Buis-les-Baronnies, globalement attesté ailleurs » ; BlanWalHBret 1999 « peu fréquent ».
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Basse-Normandie, 75 %.