montagnol n. m.
〈Pyrénées-Orientales, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aveyron, Lot-et-Garonne,
Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Landes〉 "personne originaire de la montagne ou qui y habite". Stand. montagnard.
1. Le petit apprenti ignorant, le montagnol qu’il était, avait su vaincre les préventions et les moqueries de cet ouvrier accompli.
(L. Massé, Le Vin pur, 1985 [1944], 52, 74.)
2. Analphabètes parfois, ne parlant rien que leur patois de Coustoubi ou de Montagnol, n’ayant jamais voyagé, ne sachant rien de l’existence urbaine, désargentés, ils [les
migrants rouergats en Californie] n’avaient comme atout que leur solidité à la peine
et leur intelligence. (R. Béteille, « Julien Poujade, émigrant », Revue du Rouergue 35, 1981, 211.)
3. En « montagnols » discrets […], les gens de Lacaune [Tarn] […] tentent de résoudre la difficile équation
entre ressources touristiques et sécurité maximale […]. (Le Monde, 23 avril 1997, 13.)
— Emploi adj.
4. La dualité du pays vient de celle de ses versants, montagnole [sic] côté Aubrac, caussenard de l’autre. (Fr. Graveline, L’Invention du Massif central, 1997, 101 [à propos de la vallée du Lot, dans l’Aveyron].)
■ remarques. La forme non adaptée mountagnol est un « occitanisme conscient […] surtout accepté par les plus de 60 ans » (MoreuxRToulouse 2000).
◆◆ commentaire. Attesté dans le français du Languedoc dep. 1766 (« Montagnols pour Montagnards ne se trouve dans aucun livre ; mais ce mot est fréquemment dans la bouche des Gascons » Desgrouais), le terme est emprunté, généralement avec adaptation phonétique, à l’occ.
(langued. gasc.) mountagnol (FEW) et cat. roussill. muntanyol (BotetVocRoss 1997). Caractéristique du français du Sud-Ouest, il est absent des
dictionnaires généraux contemporains.
◇◇ bibliographie. DesgrToulouse 1766 ; VillaGasc 1802 ; JBLGironde 1823 ; AnonymeToulouse 1875 ; PépinGasc
1895 « toulousain » ; SéguyToulouse 1950 mountagnol ; BoisgontierAquit 1991 ; CampsRoussillon 1991 ; BoisgontierMidiPyr 1992 ; MoreuxRToulouse
2000 mountagnol ; SuireBordeaux 2000 ; FEW 6/3, 102a, *montanea.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, 100 % ; Tarn, 90 % ; Pyrénées-Orientales,
70 % ; Landes, Tarn-et-Garonne, 65 % ; Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, 50 % ;
Lot-et-Garonne, 40 % ; Gers, Gironde, Lot, 0 %.
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