nono n. m.
langage des enfants ou à l’adresse des enfants, vieillissant
1. 〈Jura, Provence, Aude, Haute-Garonne, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées,
Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉 "lit". Stand. fam. dodo. – Aller au nono (BouvierMars 1986). Faut le mettre au nono, le petit (MoreuxRToulouse 2000).
2. 〈Jura, Hautes-Alpes, Provence, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques,
Landes, Gironde〉 "sommeil". Stand. fam. dodo. – Avoir nono (BouvierMars 1986). Un gros nono (BlanchetProv 1991).
— faire nono "dormir". Stand. fam. faire dodo. – Viens faire ton nono, il est tard (DuraffHJura 1986). Allez, c’est l’heure d’aller faire nono (GermiChampsaur 1996).
◆◆ commentaire. Attesté dep. 1788 dans le français de Provence (« En Provence, on dit, nono ; faire nono » Féraud s.v. dodo ; déjà en 1753 en occ. « Nono, faire nono, faire dodo » PellasAix et 1756 Sauvages, id.), ce terme est surtout attesté dans le Sud-Est et le Sud-Ouest, mais une enquête
d’ensemble le ferait sans doute apparaître dans d’autres régions (cf. nono "doudou (de bébé)" à Paris, Nancy, Strasbourg, Lyon et en Vendéea, ainsi qu’à Toulouseb) ; FEW 7, 5a, nann-.
a J. et P. Rézeau, « Objets transitionnels, avez-vous donc un nom ? », dans Cahiers de lexicologie, 1992/2, p. 175-192.
b MoreuxRToulouse 2000.
◇◇ bibliographie. (1.) Cf. VillaGasc 1802 « nonne, ou nine, ou nêne » ; MonnierJura 1824 "berceau" ; MussetAunSaint 1932 aller au nono ; DuclouxBordeaux 1980 ; BouvierMars 1986 ; DuraffHJura 1986 « usuel » ; BoisgontierAquit 1991 ; MoreuxRToulouse 2000 ; SuireBordeaux 2000. – (2.) MonnierDoubs 1859 faire nono ; BaronRiveGier 1939, 24 faire nono ; GonthiéBordeaux 1979 « autrefois plus usité que dodo » ; DuclouxBordeaux 1980 ; BouvierMars 1986 ; DuraffHJura 1986 « usuel » ; BlanchetProv 1991 faire nono ; BoisgontierAquit 1991 ; SalmonLyon 1995 faire nono (citant un texte de 1883) ; GermiChampsaur 1996.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (1 et 2) Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, 100 % ; Gironde, 90 % ; Lot-et-Garonne,
40 %.
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