pacoulin n. m.
〈Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Provence, Hérault〉 pop. ou argot, péj. "paysan". Stand. péj. péquenot.
1. […] les bassins qui servent de réserve d’eau aux paysans. Aux pacoulins comme l’on dit dans la rue. (É. Boissin, Le Minot, 1988, 81.)
2. Ces faux-frères, […] ni les crocs-en-jambe ni les coups d’ongles griffus ne leur sont
épargnés. Les Marseillais les traitent de pacoulins et nous de Judas. (P. Magnan, L’Amant du poivre d’âne, 1988, 242.)
3. On est allés au stand de tir où le populo s’agglutinait. […] / Les pacoulins se sont écartés de la baraque. (H.-Fr. Blanc, Jeu de massacre, 1993 [1991], 104.)
— Comme terme d’adresse.
4. Le chauffeur m’insulte […]
– Hé ! pacoulin ! Tu peux pas regarder où tu vas ? – J’ai failli l’emboutir, ce mec. (G. Del Pappas, Massilia dreams, 2000, 56.) — 〈Hérault〉 faire pacoulin loc. verb. péj. "avoir des allures de paysan" (comm. de Chr. Camps). Stand. fam. faire plouc.
■ morphologie. On emploie aussi le féminin pacouline (Hérault ; comm. de Chr. Camps).
■ remarques. 〈Saône-et-Loire, Provence〉 pacoule n. f. pop., péj. "lieu, village isolé, offrant peu de ressources". Stand. péj. bled, trou. « Courses à Ganges [Hérault]. Tristesse de la pacoule un lundi matin […] » (A. Sarrazin, dans Liberté, 23 novembre 1964, 207)a ; « Ici, c’est vraiment le bled, ou, comme on dit dans le Midi, la pacoule. Près d’Artigues [Var], certains hameaux ou fermes n’ont l’électricité que depuis
cinq ans et n’ont toujours pas l’eau courante » (Le Monde, 25 juin 1987, 1) ; « […] on déménage et nous voilà installés à Vergèze. Les premiers temps, je me demandais
ce que je faisais dans cette pacoule, moi que je venais de Marseille » (R. Bouvier, Tresse d’aïet, ma mère, 1997 [av. 1992], 111).
◇◇ Non pris en compte par les dictionnaires généraux contemporains ; BlanchetProv 1991 ; ValMontceau 1997 ; ArmKasMars 1998. a Cité d’après Doillon novembre 1989.
◆◆ commentaire. Absent des dictionnaires généraux contemporains, ce terme, dérivé sur pacoule, est caractéristique du français de Provence où il semble d’usage assez récent. Il
n’est pas documenté à date ancienne dans le sud de la France. Le simple n’est pas
davantage documenté (mais v. Sindou MélSéguy 2, 365, qui indique pacoul "rustre" à Loubens, Ariège) ; cf. aussi pacoul m. "paysan" (1856, Lille, v. FEW 16, 607b, packan).
◇◇ bibliographie. BlanchetProv 1991 ; ArmanetBRhône 1993 ; ArmKasMars 1998.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Bouches-du-Rhône, 100 % ; Hautes-Alpes, 75 % ; Vaucluse,
65 % ; Alpes-de-Haute-Provence, Var, 50 % ; Alpes-Maritimes, 15 %. (pacoule) Bouches-du-Rhône, 80 % ; Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, 50 % ; Var, 30 % ;
Vaucluse, 15 % ; Alpes-Maritimes, 5 %.
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