peau n. f.
〈Drôme, Provence, Gard〉 fam. se lever/s’enlever la peau loc. verb. "faire beaucoup d’efforts, se donner beaucoup de mal". Stand. fam. se décarcasser. Synon. région. se lever* l’âme.
1. J’ai deux jumeaux – donc quatre bouches à nourrir : c’est beaucoup pour moi. […] je
m’enlève la peau. (M. Mauron, Le Quartier Mortisson, 1951, 151.)
2. Les maîtres-mineurs avaient peur d’aller au bureau, le soir. Ils y montaient comme
des condamnés pour se faire passer un savon. Certains se « levaient la peau » toute la journée, travaillaient autant qu’un ouvrier […]. (J.-P. Chabrol, La Gueuse, 1966, 81.)
◆◆ commentaire. Métaphore (la locution est attestée au sens propre dep. 1895)a enregistrée dep. 1931 dans le français de Marseille (Brun), usuelle dans une aire
homogène du Sud-Est.
a « De la faute à cette saloperie de bicyclette, core une fois je m’a ramassé un balai
qui m’a levé la peau de les genoux et à les mains » (Musette, Cagayous, pochades algériennes, 1895, Alger, 145) ; « […] que le bon Dieu y me lève la peau de dessur la viande si je dis pas la vérité ! » (Id., Cagayous partout, 1905, 59). Comm. de P. Enckell.
◇◇ bibliographie. BrunMars 1931 ; BouvierMartelProv 1982 ; FréchetDrôme 1997 s.v. lever ; FEW 5, 278b, levare et (même donnée) 8, 166a, pellis.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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