pissou n. m.
〈Allier, Drôme, Provence (vx), Aude, Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Aveyron, Ardèche, Haute-Loire
(Velay), Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques〉 langage enfantin "urine". Stand. fam. pipi.
1. Avec du papier hygiénique qu’elle [la grand-mère] achetait plus épais que du velours,
elle avait contracté une manie nouvelle : elle en découpait à l’avance un morceau
de plusieurs mètres et elle l’étendait en plein soleil. « Ça tue les microbes ! » lançait-elle. Et au moindre pissou elle courait vite épingler un nouveau ruban sur la corde à linge. (R. Frégni, Le Voleur d’innocence, 1996 [1994], 152.)
— faire le/son pissou loc. verb. "uriner". Fais vite le pissou et au dodo (NouvelAveyr 1978). Fais ton pissou et va te coucher (FréchetDrôme 1997).
□ En emploi autonymique. Voir s.v. pissadou, ex. 2.
◆◆ commentaire. Ce transfert d’occ. pissou (cf. « fare lou pissoù faire pipi, pisser » Mistral) semble relativement récent et n’est pas enregistré dans le français de référence,
sauf par Lar 1984, qui le donne sans indication diatopique, avec la marque « fam. ». Quelques indices donnent à penser que pissou est en voie de dérégionalisation (cf. exemples de B. Blier et de Fr. Nourrissier
dans Frantext ; A. Dauzat FrMod 18, 1950, 315, dans son compte rendu de SéguyToulouse, notait déjà
que le mot « commence à gagner Paris ») ; il est connu dans l’Allier et le Puy-de-Dôme (Fr. Lagueunière).
◇◇ bibliographie. SéguyToulouse 1950 ; NouvelAveyr 1978 « très courant » ; BoisgontierMidiPyr 1992 « expression enfantine » ; FréchetMartVelay 1993 « globalement bien connu » ; FréchetAnnonay 1995 « globalement usuel » ; FréchetDrôme 1997 « globalement bien connu » ; MoreuxRToulouse 2000 « connu de tous » ; « connu dans toute la Provence, mais en perte de vitesse certaine » (Cl. Martel) ; aj. à FEW 8, 589a, *pissiare.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne,
100 %.
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