pochon3 n. m.
〈Rhône, Loire, Isère〉 vieilli "tache d’encre ; rature grossière". Stand. fam. pâté.
1. M’sieu, le Daniel m’a poussé le bras pendant que j’écrivais, et ça m’a fait faire
un pochon en plein milieu de ma carte de France. (MeunierForez 1984, 176.)
□ Dans un commentaire métalinguistique incident.
2. […] une jolie tache d’encre – que nous appelions un pochon […]. (M.-É. Grancher, Lyon de mon cœur, 1946, 70.)
◆◆ commentaire. Dérivé sur le radical de fr. pocher "faire des taches" (dep. Cotgr 1611, FEW), avec le suffixe ‑on. Accueilli dans la lexicographie générale dep. le Lyonnais Pomey (1671), pochon est relevé sans marque dans Littré 1868 et encore présent dans GLLF (« vx », sans exemple) et dans TLF (sans marque et sans exemple) ; mais si cette prise en
compte témoigne d’une certaine diffusion (on notera qu’il figure dans la métalangue
de PépinGasc 1895 s.v. chapon), le terme n’offre aujourd’hui quelque vitalité que dans le français de l’aire lyonnaise
où il a pris naissance (FEW s.v. *pokka, n. 10), à quoi on ajoutera la Loire et l’Isère voisines (la Bourgogne et la Savoie,
où le mot a été signalé naguère, ne semblent pas l’avoir conservé).
◇◇ bibliographie. MolardLyon 1792-1810 ; RollandLyon 1813 ; PuitspeluLyon 1894 ; FertiaultVerdChal 1896 ;
ConstDésSav 1902 ; GuilleLouhans 1894-1902 ; VachetLyon 1907 ; Mâcon 1926 « papier à pochon, papier buvard » ; DornaLyotGaga 1953 ; MeunierForez 1984 ; MartinPilat 1989 « connu à partir de 40 ans, en déclin au-dessous » ; DucMure 1990 ; VurpasMichelBeauj 1992 « Haut-Beaujolais, usuel au-dessus de 60 ans, en déclin rapide au-dessous » ; VurpasLyonnais 1993 « bien connu » ; MichelRoanne 1998 « bien connu au-dessus de 60 ans » ; PlaineEpGaga 1998 « encore utilisé » ; FEW 16, 639b, *pokka.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ø.
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