porte d’Aix (la –) loc. nom. f.
〈Surtout Marseille〉 pop.
1. Dans des comparaisons "(pour qualifier un postérieur particulièrement avantageux)".
1. Basse sur pattes, des jambes en poteaux télégraphiques, un cul comme la porte d’Aix, des mamelles de vache laitière et le reste à l’avenant. (M. Raphaël, Feu et flammes, 1953, 84.)
2. – Pute* borgne, s’exclame-t-il [un écolier].
Il doit forcer sa nature pour employer le langage souvent grossier de ses camarades, mais il se conforme aux usages. Il est très copain avec « cul pointu », appelé ainsi à cause de la largeur de ses fesses, plus grandes, affirme Garrigue, que la porte d’Aix. (S. Pesquiès-Courbier, La Cendre et le feu, 1984, 217.) 3. Marcel se glisse derrière elle pour lui toucher un peu le fonds de commerce pendant
qu’elle a les mains encombrées de glaïeuls : une pastèque, ce fondement, un tafanàri
[= postérieur] grand comme la porte d’Aix. (M. Albertini, Les Merdicoles, 1998, 63.)
— Par ellipse.
4. Et les femmes avec leurs fesses qui tiennent la moitié de la place. Leurs fesses abusives.
Les jours de cérémonie, gonflées à bloc elles sont, bibendum, cinq semaines en ballon,
la porte d’Aix. (M. Raphaël, Le Festival, 1950, 133.)
2. Au fig. ou par métaphore.
5. – Tu m’excuseras, quel rapport ?
– Ça se voit gros comme la porte d’Aix. (Cl. Courchay, Quelqu’un, dans la vallée…, 1998 [1997], 177.) — Par ellipse.
6. – […] Le camescope [sic], c’est moi [qui l’ai gagné]…
Je lui lance : « Oh Gilbert ! La porte d’Aix, à côté, c’est nibe [= ce n’est rien]. Tu es cocu ou quoi ? » […]. (Ph. Carrese, Filet garni, 1996, 24.) 3. En contexte métalinguistique. Quand un joueur [de football] a loupé la porte d’Aix, c’est que la cage était grande
ouverte et qu’il n’a pas marqué (BouisMars 1999).
◆◆ commentaire. Non documentée avant 1950 (v. ici ex. 4), absente des dictionnaires généraux et peu
prise en compte dans les relevés régionaux, cette expression s’inscrit dans un paradigme
dont BouvierMartelProv 1982 donne d’autres exemples (il a le cul comme un apanau [= double-décalitre], elle a le cul comme une jument de 1.400 F avant la guerre). Elle est une allusion à la Porte d’Aix, arc triomphal de la ville de Marseille.
◇◇ bibliographie. KnoppSchülArg 1979, 147 avoir un cul gros comme la porte d’Aix (Avignon) ; ArmKasMars 1998, 87 ; RoubaudMars 1998, 81 ; BouisMars 1999.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96 : Ø.
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