racasser v. intr.
〈Centre-Ouest, Indre-et-Loire〉 fam. [Le sujet désigne un inanimé concret] "produire un bruit plus ou moins insistant (par suite de heurts, de frottements)".
1. On roule les brouettes de fumier jusqu’au tas. On fait racasser les bidons de lait. Les chaînes dans les écuries* chantent en coulissant sur le bois (Y. Viollier, La Cabane à Satan, 1982, 112.)
— Emploi tr. factitif. [Le sujet désigne un animé] "faire du bruit avec qqc." Le chat a racassé les billes (Enfant, 8 ans, Yzeures-sur-Creuse, dans SimonSimTour 1995).
2. Il m’inspecta des pieds à la tête, me donnant envie de rentrer dans un trou de souris.
Il cracha dans la rigole. Il racassa ses sabots. (Y. Viollier, La Mariennée, 1980, 133.)
3. Le grincement de la corde du puits et de la poulie m’a réveillé dans le milieu de
la nuit. […] J’étais sûr que c’était le puits qu’on racassait. (J. Syreigeol, Miracle en Vendée, 1991, 31.)
◆◆ commentaire. Type lexical caractéristique de l’Ouest, où il est attesté dep. 1741 en patois saintongeais
("tourmenter, taquiner" DuguetPons) et dep. 1861 dans le français de La Rochelle ("faire du bruit à une porte"), racasser est d’origine onomatopéique. Mot absent de la lexicographie générale.
◇◇ bibliographie. LaRochelle 1861 ; VerrOnillAnjou 1908 ; MussetAunSaint 1938 ; RézeauOuest 1984 et
1990 ; SimonSimTour 1995 ; FEW 10, 36a, rakk-.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée, 100 % ; Charente,
75 % ; Vienne, 60 %.
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