serviable adj.
〈Centre-Ouest, Loire-Atlantique, Sarthe, Maine-et-Loire〉 usuel [En parlant d’un inanimé concret].
1. "qui peut servir". Stand. utilisable. – Jeter des affaires qui peuvent core [= encore] être serviables (BrasseurNantes 1993).
2. Par restr. "commode, pratique". Ce petit meuble de coin est bien serviable (RézeauOuest 1990).
■ remarques. Semble restreint au code oral.
◆◆ commentaire. Attestés au 16e siècle chez Jean d’Auton [originaire d’Authon, auj. en Charente-Maritime] (« Pour faire quelque chose de serviable à la foy de Jhesucrist ») et Olivier de Serres (tous les deux dans Huguet), ces emplois ont fait une apparition
fugitive dans la lexicographie (Cotgr 1611). Encore usité en Berry en 1864 (cf. bibl.),
mais ne survivant guère aujourd’hui à l’état d’archaïsme que dans l’Ouest de la France,
le mot est passé au Québec (Dionne 1909 servable ; GPFC 1930 ce chapeau n’est plus serviable) où il est encore en usage (Cl. Verreault), notamment dans le tour pas servable (A. Thibault) et en Acadie (PoirierAcadG) ; il est ignoré de la lexicographie générale
contemporaine.
◇◇ bibliographie. JaubertCentre 1864 sarviable, servable ; VerrOnillAnjou 1908 servable ; RézeauOuest 1984 et 1990 ; BrasseurNantes 1993 (1) ; FEW 11, 540a, servire ;
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Deux-Sèvres, Vendée, Vienne, 100 % ; Charente, Charente-Maritime,
75 % ; Sarthe, 65 % ; Loire-Atlantique, 60 % ; Maine-et-Loire, 50 % ; Ille-et-Vilaine,
10 %.
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