sortir v. intr.
〈Loire-Atlantique, Centre-Ouest, Indre, Cher (sauf est), Allier, Gard, Aveyron, Auvergne,
Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde〉sortir de + nom de lieu fam. "être originaire de". Toute sa famille est sortie de Tiergues (NouvelAveyr 1978). Je suis sorti de St-Emilien (BlanWalHBret 1999).
1. Émile Chavagnac, « sorti » de Montboudif, était […] l’heureux oncle d’un valeureux normalien, Georges Pompidou.
(Aguiaine 9, 1975, 17.)
□ Avec un commentaire métalinguistique incident.
2. Le père […], originaire du Luxembourg, est forgeron. […] La mère, née Matrou, « sort », comme on dit chez nous, de Menet [Cantal]. (J. Mallouet, Jours d’Auvergne, 1975, 205-206.)
3. Il finit comme directeur d’école libre, avant de prendre sa retraite à nouveau au
Boupère [Vendée] dont il était « sorti », comme on dit chez nous. (Aguiaine 13, 1979, 218.)
■ remarques. Le peu d’attestations écrites est peut-être l’indication d’un emploi diaphasiquement
marqué.
◆◆ commentaire. L’aire de cet usage, qu’une enquête complémentaire permettrait de mieux dessiner et
dont une documentation plus ample permettrait de mesurer la dynamique, donne à penser
qu’il s’agit d’un archaïsme qui semble avoir échappé à toute description lexicographique
avant la seconde moitié du 19e siècle et qui reste ignoré de la lexicographie générale. Emploi par extension de
fr. sortir de "être issu de (telle ascendance)" (dep. 1633, DDL 47 ; Fur 1690 « sortir se dit aussi de la naissance des maisons, ou des societez. Il est sorti de bon lieu,
de maison noble »).
◇◇ bibliographie. JaubertCentre 1864 « sortir de, être originaire de » ; ClouzotNiort 1907-1923 « très courant » ; BonnaudAuv 1976 ; NouvelAveyr 1978 ; RézeauOuest 1984 et 1990 ; BoisgontierAquit
1991 « très usuel en milieu rural » ; DubuissBonBerryB 1993 ; MazodierAlès 1996 ; BlanWalHBret 1999 ; aj. à FEW 12, 127b, sortiri.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Haute-Loire (nord-ouest), 100 % ; Cantal, Puy-de-Dôme, 90 %.
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