vrai (en ‑) loc. adv.
〈Allier, Haute-Savoie, Savoie, Ain, Rhône, Loire, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Ardèche〉 fam. Surtout dans le langage des enfants "vraiment, pour de bon, effectivement". Tu vas y aller, en vrai ? je ne te crois pas (FréchetDrôme 1997).
1. – La Tasse ? s’étonna Goubi.
– C’est mon nom de guerre. […] Je m’appelle en vrai Léontine, Léontine Vigouroux. Tu me vois avec un blaze pareil dans les rues ? (R. Fallet, Un idiot à Paris, 1990 [1966], 137.) — c’est en vrai loc. phrast. "(formule d’assertion)". J’ai dit que j’avais mis un scorpion dans ta chaussure, mais c’était pas en vrai.
C’était pour rire (MédélicePrivas 1981).
◆◆ commentaire. Non relevée par les lexicographes avant le milieu du 20e siècle (v. ici ex. 1) – le hapax apr. en verai relevé dans FEW indiquant toutefois que ce tour n’a rien d’original ; noter aussi,
en 1478 « En vray, le dyable y ait part En la belle chevalerie ! » (La Pacience Job, base MF) –, cette locution est en usage dans une aire à l’ouest et au sud de Lyon, qu’une enquête
complémentaire permettrait peut-être de préciser. Seul des dictionnaires contemporains,
TLF accueille cette locution qu’il marque « fam. », citant Fallet (ci-dessus ex. 1).
◇◇ bibliographie. MédélicePrivas 1981 « Expression très courante. Elle appartient surtout à la langue des enfants » ; TuaillonRézRégion 1983 (Privas) ; GermiLucciGap 1985 « expression très usuelle » ; MazaMariac 1992 « dans le langage enfantin » ; FréchetAnnonay 1995 « globalement bien connu » ; GermiChampsaur 1996 « locution très courante » ; FréchetDrôme 1997 « globalement connu » ; MichelRoanne 1998 « connu » ; aj. à FEW 14, 274a, veracus.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ain, Drôme, Loire, Rhône, 100 % ; Savoie et Haute-Savoie,
75 % ; Ardèche, 65 % ; Isère, 60 % ; Haute-Loire (Velay), 0 %.
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