aucun pron. indéf.
〈Surtout Indre-et-Loire, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret〉 fam. d'aucuns pron. indéf. pl. "certains".
1. – Tu la connais toi L'Internationale ?
– Non point, mais elle doit pas plaire à d'aucuns la chansonnette. (Ch.-A. Klein, La Terre dans les veines, 1978, 37.) 2. […] ils les collectionnent, les Chagnon, les tarifs des procès-verbaux. Ils en collectionnent
comme d'aucuns les papillons. (Ch.-A. Klein, La Terre dans les veines, 1978, 56.)
3. D'aucuns ne se rappelaient plus très bien pourquoi ils ne « cordaient »* pas avec leur entourage, les sourdes rancunes se transmettant de génération en génération
au même titre que l'héritage des biens fonciers. (G. Boutet, Les Gagne-misère, 1986, t. 2, 14.)
◆◆ commentaire. Attesté dep. l'afr. (ca 1280, FEW), d'aucuns "certains, quelques-uns" a cessé d'appartenir à la langue standard au cours du 18e s. (Ac 1798 le considère comme « style marotique, fam. »). Il s'est cependant conservé « dans la langue écrite soignée, mais aussi dans la langue parlée de certaines régions
(notamment de l'Orléanais) » (GrevisseGoosse 1993, § 710 a 1) ; « D'aucuns conserve son ancienne valeur positive non seulement à l'écrit, dans le style soigné,
mais aussi dans la langue de l'Orléanais, du Perche et de la région parisienne. En
Touraine, on l'entend encore, mais moins que dans les régions citées ci-dessus » (SimonSimTour 1995). Situation ignorée de GLLF, Rob 1985 et TLF (qui donne un exemple
du Raboliot de Genevoix, sans voir qu'il illustre un fait régional) ; cet emploi, attesté en
1534 chez Jacques Cartier, est encore relevé de nos jours au Québec (FichierTLFQ).
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Indre-et-Loire, 90 % ; Île-de-France, 80 %.
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