cagadou n. m.
〈Provence, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, Haute-Garonne (Toulouse), Aveyron〉 très fam. "lieux d’aisance". Stand. cabinet(s). Synon. région. pati*. – Vider [le pot de chambre] au cagadou (J.-Cl. Libourel, Antonin Maillefer, 1997 [1996], 177).
1. […] les rangées de cagadous [dans la cour de l’école] aux demi-portes battantes […]. (P. Cauvin, Rue des Bons-Enfants, 1990, 46.)
2. À Marseille, du moins, […] on avait […] un cagadou sur le palier, à la disposition de quatre familles, sa porte d’ailleurs ne fermait
pas bien, il fallait la tenir de l’intérieur. (J. Anglade, La Soupe à la fourchette, 1996 [1994], 50.)
3. Avec l’installation du tout-à-l’égout, au début des années 70, le raccordement [des
W.-C.] devient encore plus simple et tout le monde finit par s’équiper. Mais un autre
élément pousse à s’équiper : les W.-C. sont désormais perçus comme un élément de base
du standing. Dans la plupart des familles, on n’ose plus envoyer un invité, pressé
par des besoins naturels, se soulager dans l’inconfort d’un cagadou. (R. Domergue, Des Platanes, on les entendait cascailler, 1998, 81.)
— Suivi d’une indication de lieu. Tu sais, ici c’est pas le grand confort, le cagadou est au fond du jardin (MazodierAlès 1996).
4. Les poules de la basse-cour s’époumonnaient pour annoncer l’œuf du jour. Près du « cagadou », au fond du jardin, les lilas accrochaient quelques ganses de machaons et de piérides
nacrées à leurs grappes capiteuses. (G. Ginoux, Gens de la campagne au Mas des Pialons, 1997, 21.)
5. Il ne faut pas en outre que je m’éternise dans le « cagadou » au fond du jardin, sinon maman se fait du souci et frappe à la porte pour me demander
avec anxiété : « Tout va comme tu veux ? » (Y. Audouard, Le Sabre de mon père, 1999, 17.)
□ Avec un commentaire métalinguistique incident.
6. […] le village n’avait pas changé. C’était, à peu de chose près, le même style de
vie que dans le temps. Dans les maisons, on avait les mêmes commodités, la même cuisine,
le même « cagadou », w.-c. rustique au fond de la cour dans une cahute en planches. (L. Chaleil, La Mémoire du village, 1989 [1977], 290.)
◆◆ commentaire. Transfert récent, à connotation plaisante, de l’occitan de même forme et de même sens
(Mistral « style familier »).
◇◇ bibliographie. NouvelAveyr 1978 « assez plaisant et familier, n’est employé que dans une atmosphère amicale » ; BouvierMars 1986 ; BlanchetProv 1991 « pour plaisanter » ; CouCévennes 1992 ; ArmanetBRhône 1993 ; FauconHérault 1994 cagatou [sic] ; MazodierAlès 1996 ; BouisMars 1999 ; MoreuxRToulouse 2000 « occitanisme conscient » ; FEW 2, 18b, cacare.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Pyrénées-Orientales : 100 %.
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