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chichourle n. f.
〈Surtout Provence〉 fam.
1. avoir une chichourle dans la tête loc. verb. peu usuel "être écervelé, tête en l’air". Stand. fam. avoir un pois chiche dans la tête. – Ce n’est pas une cervelle qu’elle a, à peine une chichourle (BouvierMars 1986).
2. Comme terme d’adresse affectueux. Oh, ma belle chichourle (BouvierMars 1986).
1. – Amuse-toi bien, chichourle, et quand tu vois les nègres, tu fais le détour pour qu’ils te mangent pas. (P. Cauvin,
Rue des Bons-Enfants, 1990, 21.)
3. "testicule". Synon. région. amandon*. Coups de pied dans les chichourles (P. Cauvin, Rue des Bons-Enfants, 1990, 202).
4. fan* de chichourle.
◆◆ commentaire. Emprunté au pr. chichourlo "jujube, fruit du jujubier" (dep. PellasAix 1723 et AchardMars 1785), le mot est documenté dans le français de
Marseille dep. 1926 (« mon beau mignot, ma chichourle », terme d’adresse à un nouveau-né, É. Ramond, Histoires marseillaises, 74). Les divers sens retenus ici sont motivés sur l’aspect de la jujube, petit fruit
de la grosseur d’une olive ; chichourle est absent des dictionnaires généraux contemporains et de Frantexta.
a Relevé aussi comme nom donné à un chien : « Un chien auburn […] sautille autour de moi, mettant dans sa gueule de joyeux aboiements.
[…] Octave Calendrin apaise la frénésie de l’animal. / – Allez, ça suffit, Chichourle […]. / Je souris à mon tour tout en caressant Chichourle. / – Pourquoi lui avez-vous donné ce nom ? / – Tout simplement parce qu’on oublie
de plus en plus le “chichourlier” [= jujubier] et que la couleur de son poil me rappelle celle du fruit de cet arbre » (M. Fillol, Petites Chroniques des cigales, 1998, 142-143).
◇◇ bibliographie. BrunMars 1931 ; BouvierMars 1986 ; BlanchetProv 1991 ; ArmKasMars 1998 (qui interprète
le mot, dans l’ex. 1 ci-dessus, au sens de "attribut sexuel féminin") ; RoubaudMars 1998, 58 ; BouisMars 1999 ; aj. à FEW 14, 665a, ziziphum, où seules sont répertoriées des formes provençales du sens de base.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance (tous sens confondus) : Alpes-Maritimes, 85 % ; Bouches-du-Rhône,
Var, Vaucluse, 80 % ; Alpes-de-Haute-Provence, 65 % ; Hautes-Alpes, 50 %.
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