| courate n. f. 1. [Nom d’agent] fam.
                           
                            1.1. 〈Haute-Savoie, Savoie, Ain, Rhône, Loire (Forez), Isère, Drôme, Ardèche, Haute-Loire
                                    (Velay)〉 "personne qui ne reste pas en place, qui est souvent hors de chez elle". Celle-là c’est une courate, elle pense qu’à se promener (MartinPilat 1989).
                              
                               — Comme terme d’adresse.
                                 
                                  1. […] Marie […] ressemblait un peu à un furet dont elle avait le museau pointu, les
                                    yeux petits et cette perpétuelle inquiétude qui la faisait courir de tous côtés sans
                                    qu’on sut [sic] où et pourquoi. C’est la raison pour laquelle on l’avait surnommée la Marie Courate. (Ch. Exbrayat, Pourquoi tuer le pépé ?, 1985 [1972], 5.)
                                  1.2. 〈Ain, Rhône (nord), Loire (sud)〉 "ouvrier qui bâcle son travail". Ce morceau de mur a été fait par une courate (VurpasMichelBeauj 1992).
                              
                            1.3. 〈Ain, Rhône (nord), Loire (sud)〉 "femme volage". Sa femme est une vraie courate (VurpasMichelBeauj 1992).
                              
                            2. [Nom d’action] fam.
                           
                            2.1. 〈Rhône, Loire (sud), Isère (nord), Drôme, Ardèche (nord)〉 avoir la courate loc. verb. "aller à droite et à gauche, se déplacer souvent". Il a la courate, il n’est jamais chez lui (FréchetAnnonay 1995).
                              
                            2.2. 〈Isère (nord), Drôme, Ardèche (nord)〉 avoir la courate loc. verb. "courir les filles ou les garçons". Elle a la courate ; elle passe son temps en boîte (FréchetAnnonay 1995).
                              
                               — 〈Haute-Savoie, Ain〉 être à la courate loc. verb. "être parti courir les filles" (GagnySavoie 1993).
                                 
                               2.3. 〈Doubs, Jura (Morez, Saint-Claude)〉 "jeu de poursuite (des enfants)". Les gamines jouent sans arrêt dehors à la courate l’été (RobezMorez 1995).
                              
                               2. […] ceux-ci [les enfants] ne manquaient pas d’imagination pour inventer toutes sortes
                                 de jeux de plein air ou d’intérieur : ainsi, le plus simple était la « couratte » ou « courotte » qui consistait à échapper à un poursuivant […]. (R. Dromard, Comtoiseries, 1999, 81.)
                               ■ variantes. En ce dernier sens, noter le synon. région. courotte en Franche-Comté (ici ex. 2) et DromardDoubs 1991 et 1997.
                               ◆◆ commentaire. Ce déverbal de fr. région. courater* est caractéristique d’une aire lyonnaise (et Suisse romande aux sens 2.1 et 2.3).
                           Attesté au sens 1 dep. 1903 (Mâcon), au sens 2.3 dep. 1925 (CollinetPontarlier ; dep. 1910 en Suisse romande). La rareté des attestations
                           écrites dans la documentation donne à penser que le terme est diaphasiquement marqué
                           et appartient au registre familier.
                         ◇◇ bibliographie. Mâcon 1903-1926 ; CollinetPontarlier 1925 ; BoillotGrCombe 1929 ; BaronRiveGier 1939 ;
                           ParizotJarez [1930-40] ; TuaillonRézRégion 1983 ; GononPoncins 1984 « [mot] cru français » ; DuraffHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; MartinPilat 1989 ; DromardDoubs 1991 ; ColinParlComt
                           1992 ; VurpasMichelBeauj 1992 ; FréchetMartVelay 1993 ; GagnySavoie 1993 ; FréchetAnnonay
                           1995 ; LaloyIsère 1995 avoir la courate "passer d’un endroit ou d’une activité à l’autre, sans s’organiser" ; RobezMorez 1995 ; SalmonLyon 1995 ; DSR 1997 (avec bibliographie intéressant la
                           Suisse romande) ; FréchetDrôme 1997 ; FréchetMartAin 1998 ; PlaineEpGaga 1998 s.v. couratter ; FEW 2, 1569b, currere.
                         △△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : (1.1.) Ain, Ardèche, Drôme, Loire, Haute-Loire (Velay), 100 % ; Isère, 75 % ; Rhône, Savoie
                           et Haute Savoie, 50 %.
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