escoube n. f.
〈Drôme, Hautes-Alpes, Provence, Gard, Ardèche (Privas)〉 fam. "balai". Si ton chien s’approche encore de la table, il va prendre un coup d’escoube (MédélicePrivas 1981). Si tu passes l’escoube, fais attention de pas jeter la bague que j’ai tombée* avant-hier (oral, Marseille, 1995). Cette fille est si maigre qu’elle semble* un manche d’escoube (LangloisSète 1991).
1. Entre les chars [du Carnaval de Nice en 1913] défilaient des cavalcades d’un surréalisme
ahurissant et gambadaient des énergumènes fardés à la pelle à charbon, truculents
d’indécence, issus des profondeurs de la cité ségurane. Quelque farceur obscène déployait
sa chemise cagagneuse* et brandissait l’escoube des cabinets. (J. Audiberti, Dimanche m’attend, 1965, 85.)
■ remarques. 〈Provence, Gard〉 escouber v. "balayer". a) Emploi tr. Prends l’escoube et escoube-moi toutes ces saletés (MazodierAlès 1996). b) Emploi intr. Tu as mis de la terre partout, maintenant, tu vas escouber (GermiLucciGap 1985). – Emprunt au pr. (escobar "balayer" est attesté dep. le 13e s., FEW). GermiLucciGap 1985 « courant » ; MartelProv 1988 ; BlanchetProv 1991 ; GermiChampsaur 1996 ; MazodierAlès 1996 ;
aj. à FEW 11, 321b-322a, scopare.
◆◆ commentaire. Le terme escoube est sporadiquement attesté en français du 15e au 17e s., mais toujours marqué diatopiquement comme un trait du Sud (Murat 1406 ; Lot-et-Garonne
1598, Cotgr 1611 ; 1642 "balai pour une galère" Jal, tous dans FEW) ; mais il s’agit ici d’un emprunt au pr. (escoba est attesté dep. le 14e s., FEW), attesté en français dep. 1796 (Audiffret fils, « Nomenclature alphabétique des termes techniques agricoles usités dans l’arrondissement
[…] de Draguignan […] », Feuille du cultivateur 6, 367). La rareté des attestations écrites donne à penser que le mot est de nos
jours diaphasiquement marqué et qu’il appartient au registre familier.
◇◇ bibliographie. CoucougnousNîmes 1953 ; MédélicePrivas 1981 « très vivant » ; GermiLucciGap 1985 « usuel dans les vieilles familles gapençaises » ; BouvierMars 1986 ; BlanchetProv 1991 ; LangloisSète 1991 ; CouCévennes 1992 ; ArmanetBRhône
1993 ; FauconHérault 1994 ; GermiChampsaur 1996 ; MazodierAlès 1996 ; FréchetDrôme
1997 ; RoubaudMars 1998, 48 ; BouisMars 1999 ; FEW 11, 317b-318a, scopa.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Hautes-Alpes, 75 % ; Var, 65 % ; Bouches-du-Rhône, 60 % ;
Alpes-Maritimes, 55 % ; Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, 50 %.
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