goûté, ‑ée adj.
〈Normandie, Bretagne, Maine-et-Loire, Vendée (îles et côte nord)〉 usuel "agréable au goût". Stand. savoureux. Synon. région. gouteux*, goûtu*. – Un pâté goûté (BrasseurNorm 1990).
1. – Ce ne sont pas toujours les mets les plus goûtés qui sont les plus appréciés. (P. Lebois, Les Trois Amoureuses de Villeclaire, 1968, 160.)
2. Pour la soupe ou le café, beaucoup préféraient retourner à Vantan-ar-Roc'h [une fontaine] :
l'eau était plus pure, plus goûtée ! (É. Chevance, Bribes de mon enfance, 1991, 18.)
3. Du très bon cidre fabriqué dans le coin, brut à souhait. […] Le cidre est vraiment
goûté. (Y. Le Men, La Clef de la chapelle est au café d'en face, 1997, 194.)
□ En emploi métalinguistique.
4. […] l'association « Saveurs de l'île de Noirmoutier » offrait à midi une dégustation d'huîtres : « Hum ! Elles sont sallées [sic] ! » s'exclame une dame. Dans le langage des autochtones, on dit qu'elles sont « goûtées ». (Ouest-France, éd. Vendée-Ouest, 18 août 1995, 20.)
◆◆ commentaire. Attesté dep. 1804 dans le français de Nantes (« Le riz et le maïs y [au Cap-Vert] sont en abondance, les ignames superbes et bien
goûtées, les oranges grosses, exquises » Moi, Joseph Mosneron, armateur négrier nantais (1748-1833), publ. par Olivier Pétré-Grenouilleau, Rennes, Éd. Apogée, 1995, 56), 1819 (« bien-goûté adj. “qui est d'un bon goût”. Cette façon de parler est imitée du génie de la langue bretonne. – Ce ragoût n'a pas de mine, mais il est bien-goûté. Cette sauce est bien-goûtée » LeGonidecBret), et déjà dep. 1773 à l'île Maurice (Annonces et Affiches, dans ChaudRéun 1974, 781), attestation qui confirme le caractère régional de ce dérivé
de fr. goût.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ille-et-Vilaine, 75 % ; Loire-Atlantique, 60 % ; Maine-et-Loire,
30 % ; Sarthe, 0 %.
|